Leprojet Philosophique des LumiĂšres : La Civilisation. On appelle souvent le 18Ăšme siĂšcle le “siĂšcle de la Raison” ou le “SiĂšcle des LumiĂšres“.C'est parce que le monde occidental a Ă©tĂ© inflĂ©chi par ce groupe informe des LumiĂšres, Ă  la fois philosophie, mouvement culturel et politique, lequel a cherchĂ© Ă  instituer la raison dans tous les domaines de l'esprit.
Perceval est dans la lĂ©gende arthurienne un des Chevaliers de la Table Ronde. Dans la littĂ©rature galloise son nom est Peredur. Il est surtout connu pour sa participation Ă  la QuĂȘte du Saint-Graal. Il existe de nombreuses versions sur son origine. Dans la plupart des contes il est de naissance noble et le petit dernier d’une fratrie de chevaliers tous morts au combat. Son pĂšre est soit le roi Pellinor de Listenois, soit quelque chevalier valeureux. Sa mĂšre, habituellement anonyme, joue un rĂŽle important dans l’histoire. Elle est partie vivre seule dans un manoir au milieu d’une gaste forĂȘt perdue, isolĂ©e pour empĂȘcher son fils de devenir chevalier. Sa sƓur, porteuse du Saint-Graal, est parfois appelĂ©e Dandrane. Dans les versions oĂč Perceval est le fils de Pellinor, ses frĂšres sont Tor, Agloval, Lamorat de Galles, et Dornar. AprĂšs la mort de son pĂšre, sa mĂšre l’élĂšve dans l’isolement de la forĂȘt en lui faisant ignorer jusqu’à l’ñge de 15 ans comment se conduisent les hommes. Un jour, en jouant au javelot dans la forĂȘt, le jeune Perceval rencontre cinq chevaliers aux armures si Ă©tincelantes qu’il les prend pour des anges. Il veut alors devenir lui-mĂȘme chevalier, et se rend Ă  la cour du roi Arthur ; aprĂšs s’ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© comme un excellent combattant il est adoubĂ© et invitĂ© Ă  se joindre aux Chevaliers de la Table Ronde. DĂšs les rĂ©cits les plus anciens il est impliquĂ© dans la QuĂȘte du Graal. Chez ChrĂ©tien de Troyes il rencontre le Roi PĂȘcheur blessĂ© et voit le Saint-Graal, mais s’abstient de poser la question qui aurait guĂ©ri le souverain. Ayant appris son erreur il ne cherche plus qu’à retrouver le chĂąteau du Graal et Ă  terminer sa quĂȘte. Des rĂ©cits ultĂ©rieurs font de Galahad, le fils de Lancelot, le vĂ©ritable hĂ©ros du Graal. Mais mĂȘme si son rĂŽle dans les romans a Ă©tĂ© amoindri, Perceval est restĂ© un personnage important et il est un des deux seuls chevaliers l’autre Ă©tant le chevalier Bohort qui ont accompagnĂ© Galahad au chĂąteau du Graal et ont menĂ© la recherche avec lui. Dans des versions prĂ©coces, la bien-aimĂ©e de Perceval Ă©tait Blanchefleur et il est devenu roi de CorbĂ©nic aprĂšs avoir guĂ©ri le Roi PĂȘcheur, mais dans des versions postĂ©rieures, il est restĂ© vierge et est mort aprĂšs avoir retrouvĂ© le Graal. Dans la version de Wolfram, le fils de Perceval est Lohengrin, le chevalier au cygne. Quelques chercheurs ont cru autrefois que Perceval, avec la lĂ©gende du Saint-Graal, Ă©tait d’origine persane, mais ces thĂ©ories ont Ă©tĂ© rejetĂ©es par la majoritĂ© des Ă©rudits.
CertainementencouragĂ© par le succĂšs du premier conte de Madame d’Aulnoy, Perrault publie Ă  son tour un premier conte en vers, La Marquise de Salusses ou la Patience de Griselidis en 1691. AprĂšs ce premier conte, Perrault Ă©crit dans Le Mercure galant, en 1693, Les Souhaits ridicules.En 1694, il publie Peau d’ñne.Ces trois contes sont alors rĂ©unis dans une mĂȘme Ă©dition.
1L’intĂ©rĂȘt pour les interactions de la science et de la littĂ©rature n’est pas nouveau. En 1925, Alfred Whitehead remarquait que 1605 Ă©tait l’annĂ©e de publication de The Advancement of learning de Bacon et de Don Quixote de CervantĂšs [1]. Michel Serres a quant Ă  lui Ă©clairĂ© de nombreux aspects du dĂ©veloppement parallĂšle des Ɠuvres scientifiques, philosophiques et littĂ©raires, faisant du XVIIe siĂšcle l’un des passages » privilĂ©giĂ©s entre les sciences de l’homme et les sciences exactes [2]. Ainsi, dans Feux et signaux de brume, il affirme fortement la nĂ©cessitĂ© de dĂ©passer les barriĂšres posĂ©es entre la science et la littĂ©rature [3]. Il rĂ©unit d’un geste l’histoire des sciences et l’histoire de la littĂ©rature, toutes deux emportĂ©es dans le vaste mouvement de l’histoire occidentale 2S’il existe une histoire des littĂ©ratures et s’il existe une histoire des sciences, ce dont il y a histoire, dans les deux cas, prend naissance et se dĂ©veloppe dans une sociĂ©tĂ© qui a ses partages, ses moyens de produire, ses mƓurs, sa politique, son environnement biophysique. Et je ne vois pas comment faire deux parts, il s’agit de la mĂȘme histoire, au mĂȘme endroit, dans le mĂȘme courant chronique et pour les mĂȘmes classes. [4] 3Pourtant il y a bien deux parts. Michel Serres en fait ainsi le diagnostic et la gĂ©nĂ©alogie 4Les rapports entre ce qu’on est convenu de dĂ©nommer la science et ce qu’on a dĂ©cidĂ© d’appeler littĂ©rature n’ont jamais Ă©tĂ© vraiment Ă©claircis. Au niveau de la critique, s’entend. Pour la production elle-mĂȘme, la situation est inverse. Rares sont les auteurs ou les Ɠuvres tout Ă  fait extĂ©rieurs Ă  la science du temps [
]. Nul n’a Ă©crit derriĂšre un mur, oĂč protĂ©ger frileusement sa peau, mais sur un espace compact de communication. Alors survint l’école. Ou les Ă©coles. FondĂ©e, quelle qu’elle soit, sur une partition la classification des sciences. Les alvĂ©oles sĂ©parĂ©es, les bĂątiments Ă©pars, les bibliothĂšques disjointes. Diderot est un bel espiĂšgle, il ne connaĂźt plus la chimie, Montesquieu ignore Newton, Montaigne n’écrit que de soi et Pascal que de JĂ©sus-Christ. La seule solution est un Ă©clat de rire. Les spĂ©cialistes fabriquent, en rĂ©troaction, des imbĂ©ciles ennuyeux. Le fameux problĂšme des rapports entre science et littĂ©rature n’est qu’un artefact. Il y a grille, mais nous l’avons posĂ©e. Si lĂ©gĂšre et fragile que la supprimer n’exige qu’une pichenette. [5] 5À la suite de ces travaux fondateurs s’est amorcĂ©e Ă  la fin des annĂ©es 1970 une rĂ©flexion d’ensemble sur les rapports entre les diffĂ©rents domaines du savoir. Les Ă©tudes littĂ©raires, notamment, ont opĂ©rĂ© un vaste mouvement d’ouverture. Qu’il s’agisse d’une rĂ©action face Ă  ce qu’on a appelĂ© le formalisme ou le textualisme des annĂ©es 1970, d’un besoin de renouvellement des objets d’étude ou d’une vague de fond plus large en faveur des approches interdisciplinaires, l’intĂ©rĂȘt pour le rapprochement des textes littĂ©raires et scientifiques est l’une des consĂ©quences les plus frappantes de ce phĂ©nomĂšne d’ouverture des frontiĂšres disciplinaires. Alors que ce domaine d’étude hybride a gagnĂ© ses lettres de noblesse et sa lĂ©gitimitĂ©, il reste fructueux de s’interroger sur les motivations et l’origine de ce mouvement interdisciplinaire au sens fort, et sur les consĂ©quences, pour les Ă©tudes littĂ©raires comme pour l’histoire des sciences, de leur rapprochement. 6L’étude des relations de la littĂ©rature et de la science est devenue depuis trente ans, surtout dans le monde universitaire anglo-saxon, une discipline Ă  part entiĂšre [6]. Concernant la pĂ©riode classique, les travaux fondateurs de Marjorie Nicolson avaient dĂ©montrĂ© dĂšs le milieu du XXe siĂšcle la fĂ©conditĂ© d’une mĂ©thode rapprochant histoire des sciences et littĂ©rature [7]. Cette approche, cependant, restait centrĂ©e sur le canon littĂ©raire et n’incluait les textes scientifiques que comme comparants. C’est l’ouvrage de Fernand Hallyn en 1987, La Structure poĂ©tique du monde Copernic, Kepler, qui constitue Ă  bien des Ă©gards un jalon dĂ©cisif en proposant l’analyse poĂ©tique de textes astronomiques, et en ouvrant la voie Ă  une sĂ©rie d’études interdisciplinaires [8]. ParallĂšlement se sont dĂ©veloppĂ©s des domaines d’étude connexes tels que l’histoire des idĂ©es et la cultural history [9], l’histoire de la naissance du roman dans son articulation avec le discours scientifique [10], l’approche rhĂ©torique [11], constituant le vaste champ disciplinaire regroupĂ© sous la formule littĂ©rature et science ». Les rĂ©cents travaux parus dans ce domaine proposent d’unir ces diffĂ©rentes approches, et font le pari qu’il peut ĂȘtre fĂ©cond non seulement d’aborder des textes scientifiques avec les outils de l’analyse littĂ©raire, d’une part, et d’étudier des textes littĂ©raires en prenant en compte leurs sources » scientifiques, d’autre part, mais de rĂ©unir ces deux corpus et ces deux mĂ©thodes afin de faire Ă©merger une ou plusieurs poĂ©tiques spĂ©cifiques du discours scientifique dans une pĂ©riode donnĂ©e. Étudier ensemble des textes littĂ©raires et des textes scientifiques, ce n’est pas rĂ©duire leur hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©, encore moins nier leurs diffĂ©rences essentielles en termes sĂ©miotiques et Ă©pistĂ©miques. Mais cette mĂ©thodologie propose d’entrer dans ce matĂ©riau hĂ©tĂ©rogĂšne sans lui imposer au prĂ©alable nos distinctions disciplinaires ultĂ©rieures, et sans prĂ©juger a priori de l’appartenance de ces textes Ă  l’un ou l’autre corpus, afin de faire Ă©merger des traits communs et des spĂ©cificitĂ©s nouvelles. En privilĂ©giant un autre classement, on peut espĂ©rer saisir des orientations communes, des stratĂ©gies d’écriture partagĂ©es, des emprunts poĂ©tiques, des thĂ©matiques transversales. C’est Ă  partir de ce socle que l’on peut alors tenter d’esquisser non pas une frontiĂšre mais des usages spĂ©cifiques, en littĂ©rature et en science, d’outils poĂ©tiques communs [12]. 7Une telle dĂ©marche suppose de largement faire appel – comme support, soutien et Ă©clairage – Ă  d’autres disciplines telles que l’histoire des sciences et l’histoire de l’art. RĂ©cemment, l’histoire des sciences a Ă©tĂ© particuliĂšrement attentive aux stratĂ©gies d’écriture, aux genres [13], et plus gĂ©nĂ©ralement Ă  l’aspect historique des formes textuelles [14]. Ont Ă©mergĂ© des questions liĂ©es Ă  la matĂ©rialitĂ© de la culture scientifique ses instruments et ses pratiques mais aussi ses textes. Il est donc logique que ce soit prĂ©cisĂ©ment les Ă©tudes s’attachant Ă  la culture matĂ©rielle » de la science qui aient su le mieux mettre en Ă©vidence ses technologies littĂ©raires [15] », qu’il s’agisse de l’énonciation, de la sĂ©miotique, des stratĂ©gies d’écriture [16] ou de l’attention au lectorat. On le voit, l’histoire et sociologie des sciences la plus ouverte autrement appelĂ©e science studies rejoint ici certaines des prĂ©occupations de la sociologie de la littĂ©rature [17], de l’histoire de la lecture [18] et de l’histoire du livre [19].La poule et l’Ɠuf8Le rapport du littĂ©raire » et du scientifique » peut paraĂźtre simple si on l’envisage uniquement comme un travail de rĂ©Ă©criture littĂ©raire effectuĂ© Ă  partir d’un matĂ©riau disponible, celui des nouvelles thĂ©ories scientifiques ; travail littĂ©raire qui peut s’apparenter Ă  la mise en fiction des connaissances, ou bien Ă  l’ornementation d’un discours aride. Compris dans un sens unilatĂ©ral, le rapport du littĂ©raire et du scientifique postule une dĂ©finition fixĂ©e de chacun des deux domaines. Ce sont de telles dĂ©finitions qui peuvent lĂ©gitimer une approche classique de l’étude conjointe de la littĂ©rature et de la science Ă©tudier les influences de l’une sur l’autre gĂ©nĂ©ralement de la science sur la littĂ©rature [20]. Or cette mĂ©thode a depuis longtemps dĂ©montrĂ© ses limites, notamment pour la pĂ©riode classique. Les deux discours sont alors chacun en constitution et tĂ©moignent bien plutĂŽt d’un trouble des catĂ©gories. Au dĂ©but du XVIIe siĂšcle, l’humanisme renaissant constitue le cadre dans lequel se comprend l’émergence du discours scientifique et, de fait, la science comme telle n’a pas encore de lieu propre. Loin d’ĂȘtre un simple matĂ©riau dans lequel les Ă©crivains puiseraient, la philosophie naturelle construit alors son discours comme ses mĂ©thodes en rapport avec ceux des littĂ©rateurs. Tenter de renouer les fils de ces deux histoires, voire faire l’hypothĂšse d’une histoire commune, c’est ĂȘtre attentif aux outils partagĂ©s, que ceux-ci procĂšdent d’un socle commun littĂ©rature et philosophie classiques, concepts rhĂ©toriques et poĂ©tiques hĂ©ritĂ©s de l’humanisme renaissant, repris ou transformĂ©s au dĂ©but du XVIIe siĂšcle, ou qu’ils proviennent d’emprunts et d’échanges entre les deux domaines. 9Cette seconde maniĂšre d’aborder l’étude de la science et de la littĂ©rature considĂšre que les formes littĂ©raires sont aussi des formes de pensĂ©e et, par suite, que la notion d’influence n’est pas opĂ©ratoire. Une telle mĂ©thode implique de dĂ©finir un corpus large, qui ne prĂ©juge pas a priori de l’appartenance des textes aux domaines du littĂ©raire » ou du scientifique ». D’oĂč l’intĂ©rĂȘt de rĂ©unir, et souvent de confronter, des textes qui dialoguent par-delĂ  les frontiĂšres qu’on leur assigne spontanĂ©ment. Prenons l’exemple du XVIIe siĂšcle. L’imaginaire scientifique irrigue toute la littĂ©rature de l’époque. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler qu’on trouve des rĂ©fĂ©rences aux rĂ©centes dĂ©couvertes et aux controverses scientifiques contemporaines chez MoliĂšre comme chez Aphra Behn, chez Milton aussi bien que chez La Fontaine [21]. Cependant, les textes abordant de front les sujets savants appartiennent le plus souvent Ă  ce genre en construction et en quĂȘte de lĂ©gitimitĂ© qu’est la fiction littĂ©raire, que l’on appellera bientĂŽt roman. Sans doute l’alliance de la fiction et du savoir n’est-elle pas nouvelle. Nombreux sont les rĂ©cits de la Renaissance qui s’apparentent Ă  des romans encyclopĂ©diques et savants [22]. NĂ©anmoins, l’intĂ©rĂȘt particulier pour la science dont tĂ©moignent les fictions du XVIIe siĂšcle engage un imaginaire particulier. Il faut donc distinguer les textes qui empruntent Ă  la science une topique et ceux dont la science informe la poĂ©tique. Dans la premiĂšre catĂ©gorie, on trouve l’importante tradition de la poĂ©sie scientifique [23] et des piĂšces de thĂ©Ăątre françaises et anglaises de la fin du siĂšcle exploitant le thĂšme spectaculaire du monde dans la Lune [24] ; dans la seconde, on compte des traitĂ©s scientifiques empruntant leurs techniques aux contes philosophiques antiques et mĂ©diĂ©vaux, et des fictions narratives. Au XVIIe siĂšcle, les textes ayant partie liĂ©e avec la science ne s’ordonnent donc pas en une typologie simple qui distinguerait comptes rendus d’expĂ©rience, traitĂ©s thĂ©oriques, ouvrages de vulgarisation et romans scientifiques. Si parfois les Ɠuvres tendent Ă  s’organiser selon ces pĂŽles, surtout pendant la deuxiĂšme moitiĂ© du siĂšcle, bien souvent ces classifications ne sont pas pertinentes, et l’on se trouve face Ă  un continuum de textes allant du plus thĂ©orique au plus fictionnel. Afin de signaler qu’il s’agit de tendances et non d’une frontiĂšre infranchissable, nous avons proposĂ© les catĂ©gories de rĂ©cits fictionnalisants pour les textes allant vers la fiction sans pour autant renoncer Ă  toute ambition cognitive et de rĂ©cits factualisants pour les textes qui s’efforcent de construire des faits sans pour autant renoncer au recours ponctuel Ă  la fiction [25]. PlutĂŽt que de dĂ©signer des domaines fixes, cette formulation tente de saisir une gradation de fictionnalitĂ© et de et zones d’échange10Étudier les relations de la littĂ©rature et de la science, c’est se confronter Ă  l’histoire d’une division, autant qu’étudier des Ă©changes et des convergences. De fait, la copule et ne saisit que trĂšs mal cette richesse de relations et d’interactions. Elle est elle-mĂȘme le rĂ©sultat d’une histoire de divisions dont nous hĂ©ritons et qui brouille notre lecture, nous obligeant Ă  un coup de force et d’imagination pour rĂ©unir ce que des siĂšcles de spĂ©cialisation nous ont habituĂ© Ă  sĂ©parer. Le premier problĂšme sur lequel on achoppe est donc l’anachronisme de notre point de vue. Se plonger dans une Ă©poque oĂč, par exemple, on peut parler sans copule de GalilĂ©e critique d’art », pour reprendre le cĂ©lĂšbre article d’Erwin Panofsky, ou de Kepler astronome astrologue », comme le fait GĂ©rard Simon, c’est faire abstraction d’un long processus historique autant que de l’éducation binaire que nous avons reçue, fondĂ©e sur la dichotomie entre les scientifiques » et les littĂ©raires ». C’est surtout tĂącher de comprendre un temps oĂč les notions mĂȘmes de science » et de littĂ©rature » ne sont pas encore constituĂ©es, et oĂč les hommes de science sont encore avant tout des honnĂȘtes hommes, des littĂ©rateurs et des philosophes. 11Gillian Beer a soulignĂ© une autre difficultĂ© mĂ©thodologique qui se pose au seuil de ce type d’étude Comment expliquer l’apparition concurrente d’idĂ©es similaires en science et en littĂ©rature sans inĂ©vitablement forger des liens d’infĂ©rence causale [26] ? » D’une part, la philosophie naturelle a trouvĂ© dans les formes littĂ©raires disponibles une alternative aux formes strictes du traitĂ© scolastique – de nouvelles formes pour de nouveaux sujets. D’autre part, poĂštes et Ă©crivains », comme on les appellera bientĂŽt, ont trouvĂ© dans la philosophie naturelle, et particuliĂšrement dans l’astronomie, non seulement une riche source d’inspiration, mais un arsenal de nouvelles stratĂ©gies d’écriture et de nouveaux usages sur lesquels fonder leur propre rĂ©flexion sur le vraisemblable ou sur le rĂ©cit. Ainsi, entre les deux discours souvent contigus, parfois imbriquĂ©s, de la littĂ©rature et de la science, des codes et des langages communs sont Ă©tablis, prĂ©cisĂ©ment au moment oĂč les deux disciplines commencent Ă  se distinguer en dĂ©finissant lieux, institutions et pratiques distincts. Ce faisant, la bifurcation pour le dire ainsi entre ce qu’on appelle aujourd’hui la science » et la littĂ©rature » a eu lieu prĂ©cisĂ©ment au plus fort de leurs Ă©changes. C’est lĂ  un paradoxe qui reste Ă  explorer, de mĂȘme qu’il reste Ă  Ă©crire l’histoire dĂ©taillĂ©e de cette division, afin de savoir de quel ordre est la frontiĂšre que chaque Ă©poque tente de constituer, et oĂč elle se situe. 12Un troisiĂšme problĂšme mĂ©thodologique a Ă©tĂ© soulevĂ© par Stephen Greenblatt dans son Ă©tude Marvellous Possessions l’usage des mĂ©thodes de l’analyse littĂ©raire pour l’étude de textes non-littĂ©raires pose le problĂšme de leur adĂ©quation. Or, de mĂȘme que les relations de voyage au Nouveau Monde font affleurer Ă  la surface de textes non-littĂ©raires les opĂ©rations de l’imagination gĂ©nĂ©ralement les plus enfouies [27] », les textes scientifiques font souvent appel Ă  des stratĂ©gies d’écritures et Ă  des procĂ©dures poĂ©tiques qui rendent pertinents les outils de l’analyse littĂ©raire. À cet Ă©gard, Gerald Holton a soulignĂ© Ă  quel point la dichotomie entre les approches scientifique et littĂ©raire s’estompait dĂšs lors que l’on se place au niveau de la construction des thĂ©ories scientifiques, notamment au moment de la formation et de l’évaluation des hypothĂšses [28]. 13On comprend pourquoi la notion d’influence, qui a longtemps prĂ©sidĂ© Ă  l’étude des relations entre science et littĂ©rature, est si peu pertinente. Elle postule l’existence de deux disciplines autonomes, d’une hiĂ©rarchie implicite, et d’un mouvement unilatĂ©ral de l’une la science, source du savoir vers l’autre la littĂ©rature, simple support ou moyen de diffusion de ce savoir. À la notion d’influence, insuffisante puisque la pĂ©riodisation de ces Ă©changes ne permet pas de dĂ©gager un mouvement unilatĂ©ral [29], on prĂ©fĂ©rera celle de zone d’échange ou trading zone, telle qu’elle a Ă©tĂ© dĂ©finie par Peter Galison [30]. Dans cette zone, chaque rĂ©gime discursif a ses propres enjeux, ses propres dispositifs Ă©nonciatifs. Mais chacun interagit avec l’autre selon des procĂ©dures communes, un langage partagĂ©, des emprunts rĂ©ciproques de stratĂ©gies d’accrĂ©ditation et de mĂ©thodes. 14La stratĂ©gie du chercheur en sciences et littĂ©rature est alors toute trouvĂ©e en Ă©tudiant un corpus qui contredit d’emblĂ©e la division des disciplines, ou en s’intĂ©ressant Ă  une Ă©poque oĂč elle est purement et simplement anachronique, il en dĂ©montre de facto le caractĂšre arbitraire, historique et construit. Plus dĂ©licate est la tĂąche lorsqu’on s’avance dans le temps, et que les disciplines littĂ©raires et scientifiques commencent Ă  se dĂ©finir en s’opposant. Les liens perdurent, mais un et s’impose comme copule nĂ©cessaire entre deux territoires qui s’éloignent. 15Les difficultĂ©s mĂ©thodologiques propres Ă  ce domaine d’exploration hybride ont donc permis le dĂ©veloppement de nouvelles approches, dont les Ă©tudes littĂ©raires ont largement profitĂ©. BĂ©nĂ©fice mĂ©thodologique d’abord en Ă©largissant le champ des objets Ă©tudiĂ©s, on interroge la pertinence des mĂ©thodes disponibles, on rĂ©vise l’outillage conceptuel de l’analyse littĂ©raire, ce qui a permis par exemple l’approche renouvelĂ©e de grandes notions littĂ©raires telles que la vraisemblance, la fiction, le rĂ©cit. RĂ©flĂ©chir Ă  partir de la frontiĂšre, c’est adopter une perspective qui permet de mettre au jour des textes oubliĂ©s, un corpus souvent mal ou mĂ©connu, car il n’entre pas dans les catĂ©gories traditionnelles du canon de l’histoire littĂ©raire ou de l’histoire des sciences. BĂ©nĂ©fice conceptuel surtout l’une des pistes empruntĂ©es par les recherches littĂ©raires actuelles consiste Ă  sortir du champ de la littĂ©rature afin de mieux le saisir, et de percevoir la fĂ©conditĂ© du littĂ©raire » par-delĂ  les bornes institutionnelles de la littĂ©rature. Se dĂ©veloppe ainsi une approche de la forme littĂ©raire non pas coupĂ©e du monde, mais en interaction avec d’autres savoirs et objets du monde. Loin de n’ĂȘtre qu’un rĂ©ceptacle pour un savoir scientifique en train de se faire, la littĂ©rature peut ĂȘtre conçue comme un mode singulier de connaissance. C’est l’une des hypothĂšses les plus fructueuses des Ă©tudes littĂ©raires actuelles [31]. 16Du point de vue de l’histoire des sciences, les bĂ©nĂ©fices ne sont pas moindres. Le rapprochement avec l’histoire littĂ©raire permet d’envisager la science comme une partie intĂ©grante, et importante, de la culture, revendication des scientifiques souvent trop peu entendue. Comme le signale l’historien des sciences Mario Biagioli, un outil classique de l’analyse littĂ©raire – l’étude des structures d’un texte – est devenu un enjeu essentiel des science studies. Il suggĂšre mĂȘme que les enseignants des dĂ©partements de littĂ©rature s’allient avec les chercheurs en science studies afin d’apprendre Ă  leurs Ă©tudiants comment analyser la construction littĂ©raire du discours scientifique [32]. Un mouvement de dĂ©senclavement de l’histoire des sciences se dessine ainsi, qui fait Ă©cho Ă  l’ouverture des Ă©tudes littĂ©raires. Cette ouverture symĂ©trique tĂ©moigne ainsi d’une volontĂ© d’interroger, et de remettre en cause, les grandes partitions binaires de la pensĂ©e occidentale. Notes [1] A. N. Whitehead, Science and the Modern World, Cambridge, Cambridge University Press, 1925, p. 55. [2] M. Serres, HermĂšs V Le Passage du Nord-Ouest, Paris, Minuit, 1980. [3] M. Serres, Feux et signaux de brume, Paris, Grasset, 1975. [4] Ibid., p. 14. [5] Ibid., p. 12-13. [6] Voir L. J. Jordanova et R. Williams, Languages of nature critical essays on science and literature, Londres, Free association books, 1986 ; G. Levine Ă©d., One Culture Essays on Science and Literature, Madison, University of Wisconsin Press, 1987 ; J. Christie et S. Shuttleworth, Nature transfigured Science and literature 1700-1900, Manchester, Manchester University Press, 1989. [7] A World in the Moon a Study of the Changing Attitude toward the Moon in the Seventeenth and Eighteenth Centuries, Northamptan Mass., Smith college Departments of modern languages, 1936 ; Kepler, the Somnium and John Donne », Journal of the History of Ideas, I, 1940, p. 259-280 ; Science and Imagination, Ithaca, Cornell University Press, 1956 ; Voyages to the moon, New York, Macmillan Co., 1960 ; The Breaking of the Circle. Studies in the effects of the New Science » upon Seventeenth Century Poetry, New York / Londres, Columbia University Press, 1962. [8] F. Hallyn, La Structure poĂ©tique du monde Copernic, Kepler, Paris, Le Seuil, 1987. [9] A. Lovejoy, The Great Chain of Being A Study of the History of an idea, Cambridge Mass., Harvard University Press, 1936. [10] L. Davis, Factual Fictions The Origins of the English Novel, New York, Columbia University Press, 1983 ; M. McKeon, The Origins of the English novel 1600-1740, Baltimore, John Hopkins University Press, 1987 ; T. Pavel, Univers de la fiction, Paris, Le Seuil, 1988 ; Pageaux, Naissances du roman, Paris, Klincksieck, 1995 ; M. DiLonardo Troiano, New physics and the modern French novel an investigation of interdisciplinary discourse, Currents in comparative Romance languages and literatures, New York, P. Lang, 1995 ; R. Mayer, History and the early English novel matters of fact from Bacon to Defoe, Cambridge, Cambridge University Press, 1997 ; F. Garavini, La Maison des jeux. Science du roman et roman de la science au XVIIe siĂšcle [1980], trad. A. EstĂšve, Paris, Champion, 1998 ; T. Pavel, La PensĂ©e du roman, Paris, Gallimard, 2003. [11] Voir J. Dietz Moss, Novelties in the Heavens. Rhetoric and Science in the Copernican Controversy, Chicago, Chicago University Press, 1993 ; J. Fahnestock, Rhetorical Figures in Science, Oxford, Oxford University Press, 1999 ; T. Skouen et R. Stark dir., Rhetoric and The Early Royal Society, Leyde, Brill, ligne [12] Voir H. S. Turner, The English Renaissance Stage Geometry, Poetics and the Practical Spatial Arts 1580-1630, Oxford, Oxford University Press, 2006 ; H. Marchitello, The Machine in the Text Science and Literature in the Age of Shakespeare and Galileo, Oxford, Oxford University Press, 2011 ; Fr. AĂŻt-Touati, Contes de la Lune essai sur la fiction et la science modernes, Paris, Gallimard, Paris, 2011. [13] A. Blair, Theatre of Nature, Princeton, Princeton University Press, 1997 ; A. Steczowicz, The Defence of Contraries ». Paradox in the Late Renaissance Disciplines, thĂšse de doctorat, University of Oxford, 2004 ; J. Paradis, Montaigne, Boyle and the Essay of Experience », dans G. Levine Ă©d., One Culture, op. cit., p. 59-91. [14] P. Dear dir., The Literary Structure of Scientific Argument Historical Studies, Philadelphie, Pennsylvania University Press, 1991 ; R. Westman, Proof, Poetics and Patronage Copernicus’s Preface to De Revolutionibus », dans D. C. Lindberg et R. S. Westman Ă©d., Reappraisals of the Scientific Revolution, Cambridge Mass., Cambridge University Press, 1990, p. 167-205 ; C. Licoppe, La Formation de la pratique scientifique. Le discours de l’expĂ©rience en France et en Angleterre 1630-1682, Paris, La DĂ©couverte, 1996. [15] Dans ces deux domaines, l’ouvrage fondateur est celui de S. Schaffer et S. Shapin, Leviathan and the air-pump Hobbes, Boyle, and the experimental life, Princeton, Princeton University Press, 1985. Voir aussi S. Shapin, A Social History of Truth, Chicago, University of Chicago Press, 1994 ; P. Dear, Discipline and Experience the Mathematical Way in the Scientific Revolution, Chicago, University of Chicago Press, 1995 ; S. Schaffer, La Fabrique des sciences modernes, trad. S. Van Damme, L. Marcou et Fr. AĂŻt-Touati, Paris, Le Seuil, 2014. [16] Voir B. Latour, La rhĂ©torique scientifique qu’est-ce que la force d’un argument ? », dans F. Bailly dir., Sens et place des connaissances dans la sociĂ©tĂ©, Paris, CNRS, Paris, 1986, p. 251-287 ; Science in Action how to follow scientists and engineers through society, Cambridge Mass., Harvard University Press, 1987 ; B. Latour et F. Bastide, L’opĂ©ra du rein – mise en scĂšne, mise en fait », dans B. Latour, Petites leçons de sociologie des sciences, Paris, Seuil, 1996, p. 83-99 [dĂ©jĂ  paru en 1993 sous le titre La Clef de Berlin et autres leçons d’un amateur de sciences]. [17] A. Viala, Naissance de l’écrivain. Sociologie de la littĂ©rature Ă  l’ñge classique, Paris, Minuit, 1985. [18] R. Chartier et G. Cavallo dir., Histoire de la lecture dans le monde occidental, Paris, Le Seuil, 1997 ; M. Rosellini, Lecture et Connaissance des bons livres ». Charles Sorel et la formation du lecteur, thĂšse de doctorat, UniversitĂ© de Paris III, 2004. [19] E. Eisenstein, The Printing Revolution in Early Modern Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1983 ; M. Frasca-Spada et N. Jardine dir., Books and the Sciences in History, Cambridge, Cambridge University Press, 2000. [20] Dans cette tradition, fort utile au demeurant puisqu’elle a mis en lumiĂšre des conjonctions et des interactions, on peut citer, en France, Bridenne, La LittĂ©rature française d’imagination scientifique, Paris, G. A. Dassonville, 1950 ; et aux États-Unis, R. Foster Jones, The Seventeenth Century Studies in the History of English Thought and Literature from Bacon to Pope, Stanford, Stanford University Press, 1951. [21] J. S. Spink, Literature and the Sciences in the Age of MoliĂšre, confĂ©rence inaugurale donnĂ©e au CollĂšge de Bedford 20 janvier 1953, Londres, International Book Club, 1953. [22] Voir F. BĂ©roalde de Verville, Le Cabinet de Minerve auquel sont plusieurs singularitĂ©s. Figures. Tableaux. Antiques. Recherches saintes. Remarques serieuses. Observations amoureuses. SubtilitĂ©s agrĂ©ables. Rencontres joyeuses et quelques histoires meslĂ©es Ă©s avantures de la sage Fenisse patron du Devoir, Paris, M. Guillemot, 1596 Ă©d. Fanlo, Ă  paraĂźtre ; A. Domayron, Histoire du siege des Muses, ou parmi le chaste Amour est traictĂ© de plusieurs belles et curieuses Sciences, Divine Moralle et Naturelle, Architecture, Alchimie, peincture et autres, Lyon, S. Rigaud, 1610. [23] Pour l’Angleterre, outre les travaux citĂ©s de M. H. Nicolson, voir M. Llasera, ReprĂ©sentations scientifiques et images poĂ©tiques en Angleterre au XVIIe siĂšcle Ă  la recherche de l’invisible, Paris, CNRS, 1999. Pour la France, voir Ph. ChomĂ©ty, Philosopher en langage des dieux ». La poĂ©sie d’idĂ©es en France au siĂšcle de Louis XIV, Paris, Champion, 2006. [24] Citons notamment A. de Fatouville, Arlequin empereur de la Lune [1684], dans Le ThĂ©Ăątre italien ou Le Recueil gĂ©nĂ©ral de toutes les comĂ©dies et scĂšnes françaises jouĂ©es par les comĂ©diens italiens du roi, Ă©d. T. Gherardi, Paris, Briasson, 1741, t. I ; A. Behn, The Emperor of the Moon, Londres, J. Knight, 1687 ; Th. d’Urfey, Wonders in the Sun. A Comick Opera, Londres, J. Tonson, 1706 ; E. Settle, The World in the Moon, an Opera, Londres, A. Roper, 1697. [25] Fr. AĂŻt-Touati, Penser le ciel Ă  l’ñge classique. Fiction, hypothĂšse et astronomie de Kepler Ă  Huygens », Annales. Histoire et Sciences Sociales, mars-avril 2010, p. 325-344. [26] G. Beer, Open Fields Science in Cultural Encounter, Oxford, Clarendon Press, 1996, chap. 8, p. 177 sq. [27] S. Greenblatt, Marvelous Possessions the Wonder of the New World, Oxford, Clarendon Press, 1990, p. 23. [28] G. Holton, L’Imagination scientifique, Paris, Gallimard, 1981 ; id., L’Invention scientifique, Paris, Puf, 1982. C’est de ce mĂȘme constat que part F. Hallyn dans son introduction Ă  La Structure poĂ©tique du monde, op. cit. [29] À ce titre, les importants travaux de R. Foster Jones, tĂąchant de saisir l’influence du style scientifique » mis en place par la Royal Society sur » la littĂ©rature anglaise de la fin du XVIIe siĂšcle, ont fait l’objet de sĂ©vĂšres critiques qui ont pointĂ© les problĂšmes et les limites d’une telle mĂ©thodologie. Voir R. F. Jones, Science and English Prose Style in the Third Quarter of the Seventeenth Century », Publications of the Modern Language Association of America, vol. 45, 1930, p. 977-1009 ; The Seventeenth Century Studies in the History of English Thought and Literature from Bacon to Pope, Stanford, Stanford University Press, 1951 ; Ancients and Moderns A study of the rise of the scientific movement in seventeenth-century England, Saint-Louis Miss., Washington University Press, 1961. Cf. les critiques notamment de B. Vickers, The Royal Society and English Prose Style A Reassessment », dans B. Vickers et N. S. Struever, Rhetoric and the Pursuit of Truth Language change in the Seventeenth and Eighteenth Centuries, Los Angeles, University of California, 1985, p. 3-76. [30] P. Galison, Image and Logic. A Material Culture of Microphysics, Chicago, University of Chicago Press, 1998. En ce qui concerne cette reprĂ©sentation des relations entre littĂ©rature et science, je donne Ă  la notion de zone d’échange une extension plus large que celle que propose P. Galison. [31] Citons notamment, au-delĂ  des Ă©tudes consacrĂ©es Ă  la Renaissance et Ă  l’ñge classique, les travaux de Marielle MacĂ© et d’Yves Citton, qui proposent d’envisager la littĂ©rature comme ressource ». [32] M. Biagioli, Postdisciplinary Liaisons Science Studies and the Humanities », Critical Inquiry, vol. 35, 2009, p. 816-833, notamment p. ligne
LaFrance est sur le toit du monde ! L'équipe de France remporte la Coupe du monde 2018, la deuxiÚme de son histoire, 20 ans aprÚs sa premiÚre étoile décrochée en 1998.
L'auteur Guy de Maupassant L'auteur de Lettre d'un Fou est l'un des plus grands auteurs français ! Maupassant est un auteur du XIXĂšme siĂšcle qui est tout aussi connu que ses pairs, qu'il a d'ailleurs cĂŽtoyĂ©, Emile Zola et Gustave Flaubert. Il est nĂ© en 1850 et est dĂ©cĂ©dĂ© en 1893. Maupassant est l'auteur de nombreuses nouvelles dont Lettre d'un Fou, mais Ă©galement de romans comme Bel-Ami ou La Parure qui furent de grands succĂšs. Voici un tableau rĂ©capitulatif des plus grandes Ɠuvres de Maupassant TitreGenreDate Boule de SuifNouvelle1880 La Maison TellierNouvelle1881 Mademoiselle FifiNouvelle1882 Une VieRoman1883 ApparitionNouvelle1883 Contes de la BĂ©casseRecueil de Nouvelles1883 Une VendettaNouvelle1883 La ParureNouvelle1884 Le Lit 29Nouvelle1884 ToineNouvelle1885 Bel-AmiRoman1885 Voyage de SantĂ©Nouvelle1886 Le Petit FĂ»tNouvelle1886 Le HorlaNouvelle1887 Le Rosier de Mme HussonNouvelle1887 Pierre et JeanRoman1888 Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 111 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 111 avis 1er cours offert !C'est partiLettre d'un Fou Partie 1 Lisez en intĂ©gralitĂ© la nouvelle Lettre d'un Fou grĂące Ă  Superprof ! Mon cher docteur, je me mets entre vos mains. Faites de moi ce qu'il vous plaira. Je vais vous dire bien franchement mon Ă©trange Ă©tat d'esprit, et vous apprĂ©cierez s'il ne vaudrait pas mieux qu'on prĂźt soin de moi pendant quelque temps dans une maison de santĂ© plutĂŽt que de me laisser en proie aux hallucinations et aux souffrances qui me harcĂšlent. Voici l'histoire, longue et exacte, du mal singulier de mon Ăąme. Je vivais comme tout le monde, regardant la vie avec les yeux ouverts et aveugles de l'homme, sans m'Ă©tonner et sans comprendre., Je vivais comme vivent les bĂȘtes, comme nous vivons tous, accomplissant toutes les fonctions de l'existence, examinant et croyant voir, croyant savoir, croyant connaĂźtre ce qui m'entoure, quand, un jour, je me suis aperçu que tout est faux. C'est une phrase de Montesquieu qui a Ă©clairĂ© brusquement ma pensĂ©e. La voici "Un organe de plus ou de moins dans notre machine nous aurait fait une autre intelligence. Enfin toutes les lois Ă©tablies sur ce que notre machine est d'une certaine façon seraient diffĂ©rentes si notre machine n'Ă©tait pas de cette façon." J'ai rĂ©flĂ©chi Ă  cela pendant des mois, des mois et des mois, et., peu Ă  peu, une Ă©trange clartĂ© est entrĂ©e en moi, et cette clartĂ© y a fait la nuit. En effet, nos organes sont les seuls intermĂ©diaires entre le monde extĂ©rieur et nous. C'est-Ă -dire que l'ĂȘtre intĂ©rieur, qui constitue le moi, se trouve en contact, au moyen de quelques filets nerveux, avec l'ĂȘtre extĂ©rieur qui constitue le monde. Or, outre que cet ĂȘtre extĂ©rieur nous Ă©chappe par ses proportions, sa durĂ©e, ses propriĂ©tĂ©s innombrables et impĂ©nĂ©trables, ses origines, son avenir ou ses fins, ses formes lointaines et ses manifestations infinies, nos organes ne nous fournissent encore sur la parcelle de lui que nous pouvons connaĂźtre que des renseignements aussi incertains que peu nombreux. Incertains, parce que ce sont uniquement les propriĂ©tĂ©s de nos organes qui dĂ©terminent pour nous les propriĂ©tĂ©s apparentes de la matiĂšre. Peu nombreux, parce que nos sens n'Ă©tant qu'au nombre de cinq, le champ de leurs investigations et la nature de leurs rĂ©vĂ©lations se trouvent fort restreints. Je m'explique. - L'oeil nous indique les dimensions, les formes et les couleurs. Il nous trompe sur ces trois points. Il ne peut nous rĂ©vĂ©ler que les objets et les ĂȘtres de dimension moyenne, en proportion avec la taille humaine, ce qui nous a amenĂ©s Ă  appliquer le mot grand Ă  certaines choses et le mot petit Ă  certaines autres, uniquement parce que sa faiblesse ne lui permet pas de connaĂźtre ce qui est trop vaste ou trop menu pour lui. D'oĂč il rĂ©sulte qu'il ne sait et ne voit presque rien, que l'univers presque entier lui demeure cachĂ©, l'Ă©toile qui habite l'espace et l'animalcule qui habite la goutte d'eau. S'il avait mĂȘme cent millions de fois sa puissance normale, s'il apercevait dans l'air que nous respirons toutes les races d'ĂȘtres invisibles, ainsi que les habitants des planĂštes voisines, il existerait encore des nombres infinis de races de bĂȘtes plus petites et des mondes tellement lointains qu'il ne les atteindrait pas. Donc toutes nos idĂ©es de proportion sont fausses puisqu'il n'y a pas de limite possible dans la grandeur ni dans la petitesse. Notre apprĂ©ciation sur les dimensions et les formes n'a aucune valeur absolue, Ă©tant dĂ©terminĂ©e uniquement par la puissance d'un organe et par une comparaison constante avec nous-mĂȘmes. Ajoutons que l'oeil est encore incapable de voir le transparent. Un verre sans dĂ©faut le trompe. Il le confond avec l'air qu'il ne voit pas non plus. Passons Ă  la couleur. La couleur existe parce que notre oeil est constituĂ© de telle sorte qu'il transmet au cerveau, sous forme de couleur, les diverses façons dont les corps absorbent et dĂ©composent, suivant leur constitution chimique, les rayons lumineux qui les frappent. Toutes les proportions de cette absorption et de cette dĂ©composition constituent les nuances. Donc cet organe impose Ă  l'esprit sa maniĂšre de voir, ou mieux sa façon arbitraire de constater les dimensions et d'apprĂ©cier les rapports de la lumiĂšre et de la matiĂšre. Examinons l'ouĂŻe. Plus encore qu'avec l'oeil, nous sommes les jouets et les dupes de cet organe fantaisiste. Deux corps se heurtant produisent un certain Ă©branlement de l'atmosphĂšre. Ce mouvement fait tressaillir dans notre oreille une certaine petite peau qui change immĂ©diatement en bruit ce qui n'est, en rĂ©alitĂ©, qu'une vibration. La nature est muette. Mais le tympan possĂšde la propriĂ©tĂ© miraculeuse de nous transmettre sous forme de sens, et de sens diffĂ©rents suivant le nombre des vibrations, tous les frĂ©missements des ondes invisibles de l'espace. . Cette mĂ©tamorphose accomplie par le nerf auditif dans le court trajet de l'oreille au cerveau nous a permis de crĂ©er un art Ă©trange, la musique, le plus poĂ©tique et le plus prĂ©cis des arts, vague comme un songe et exact comme l'algĂšbre. Comment trouver des cours de français afin de rĂ©viser ? Lettre d'un Fou Partie 2 Il faut s'accrocher pour lire toute la nouvelle Lettre d'un Fou ! Que dire du goĂ»t et de l'odorat ? ConnaĂźtrions-nous les parfums et la qualitĂ© des nourritures sans les propriĂ©tĂ©s bizarres de notre nez et de notre palais ? L'humanitĂ© pourrait exister cependant sans l'oreille, sans le goĂ»t et sans l'odorat, c'est-Ă -dire sans aucune notion du bruit, de la saveur et de l'odeur. Donc, si nous avions quelques organes de moins, nous ignorerions d'admirables et singuliĂšres choses, mais si nous avions quelques organes de plus, nous dĂ©couvririons autour de nous une infinitĂ© d'autres choses que nous ne soupçonnerons jamais faute de moyen de les constater. Donc, nous nous trompons en jugeant le Connu, et nous sommes entourĂ©s d'inconnu inexplorĂ©. Donc, tout est incertain et apprĂ©ciable de maniĂšres diffĂ©rentes. Tout est faux, tout est possible, tout est douteux. Formulons cette certitude en nous servant du vieux dicton "VĂ©ritĂ© en deçà des PyrĂ©nĂ©es, erreur au-delĂ ." Et disons vĂ©ritĂ© dans notre organe, erreur Ă  cĂŽtĂ©. Deux et deux ne doivent plus faire quatre en dehors de notre atmosphĂšre. VĂ©ritĂ© sur la terre, erreur plus loin, d'oĂč je conclus que les mystĂšres entrevus comme l'Ă©lectricitĂ©, le sommeil hypnotique, la transmission de la volontĂ©, la suggestion, tous les phĂ©nomĂšnes magnĂ©tiques, ne nous demeurent cachĂ©s, que parce que la nature ne nous a pas fourni l'organe, ou les organes nĂ©cessaires pour les comprendre. AprĂšs m'ĂȘtre convaincu que tout ce que me rĂ©vĂšlent mes sens n'existe que pour moi tel que je le perçois et serait totalement diffĂ©rent pour un autre ĂȘtre autrement organisĂ©, aprĂšs en avoir conclu qu'une humanitĂ© diversement faite aurait sur le monde, sur la vie, sur tout, des idĂ©es absolument opposĂ©es aux nĂŽtres, car l'accord des croyances ne rĂ©sulte que de la similitude des organes humains, et les divergences d'opinions ne proviennent que des lĂ©gĂšres diffĂ©rences de fonctionnement de nos filets nerveux, j'ai fait un effort de pensĂ©e surhumain pour soupçonner l'impĂ©nĂ©trable qui m'entoure. Suis-je devenu fou ? Je me suis dit "Je suis enveloppĂ© de choses inconnues." J'ai supposĂ© l'homme sans oreilles et soupçonnant le son comme nous soupçonnons tant de mystĂšres cachĂ©s, l'homme constatant des phĂ©nomĂšnes acoustiques dont il ne pourrait dĂ©terminer ni la nature, ni la provenance. Et j'ai eu peur de tout, autour de moi, peur de l'air, peur de la nuit. Du moment que nous ne pouvons connaĂźtre presque rien, et du moment que tout est sans limites, quel est le reste ? Le vide n'est pas ? Qu'y a-t-il dans le vide apparent ? Et cette terreur confuse du surnaturel qui hante l'homme depuis la naissance du monde est lĂ©gitime puisque le surnaturel n'est pas autre chose que ce qui nous demeure voilĂ© ! Alors j'ai compris l'Ă©pouvante. il m'a semblĂ© que je touchais sans cesse Ă  la dĂ©couverte d'un secret de l'univers. J'ai tentĂ© d'aiguiser mes organes, de les exciter, de leur faire percevoir par moments l'invisible. Je me suis dit "Tout est un ĂȘtre. Le cri qui passe dans l'air est un ĂȘtre comparable Ă  la bĂȘte puisqu'il naĂźt, produit un mouvement, se transforme encore pour mourir. Or, l'esprit craintif qui croit Ă  des ĂȘtres incorporels n'a donc pas tort. Qui sont-ils ?" Combien d'hommes les pressentent, frĂ©missent Ă  leur approche, tremblent Ă  leur inapprĂ©ciable contact. On les sent auprĂšs de soi, autour de soi, mais on ne les peut distinguer, car nous n'avons pas l'oeil qui les verrait, ou plutĂŽt l'organe inconnu qui pourrait les dĂ©couvrir. Alors, plus que personne, je les sentais, moi, ces passants surnaturels. Etres ou mystĂšres ? Le sais-je ? Je ne pourrais dire ce qu'ils sont, mais je pourrais toujours signaler leur prĂ©sence. Et j'ai vu - j'ai vu un ĂȘtre invisible - autant qu'on peut les voir, ces ĂȘtres. Lettre d'un Fou Partie 3 Lettre d'un Fou est le rĂ©cit d'un malade qui parle Ă  son docteur. Je demeurais des nuits entiĂšres immobile, assis devant ma table, la tĂȘte dans mes mains et songeant Ă  cela, songeant Ă  eux. Souvent j'ai cru qu'une main intangible, ou plutĂŽt qu'un corps insaisissable, m'effleurait lĂ©gĂšrement les cheveux. Il ne me touchait pas, n'Ă©tant point d'essence charnelle, mais d'essence impondĂ©rable, inconnaissable. Or, un soir, j'ai entendu craquer mon parquet derriĂšre moi. Il a craquĂ© d'une façon singuliĂšre. J'ai frĂ©mi. Je me suis tournĂ©. Je n'ai rien vu. Et je n'y ai plus songĂ©. Mais le lendemain, Ă  la mĂȘme heure, le mĂȘme bruit s'est produit. J'ai eu tellement peur que je me suis levĂ©, sĂ»r, sĂ»r, sĂ»r, que je n'Ă©tais pas seul dans ma chambre. On ne voyait rien pourtant. L'air Ă©tait limpide, transparent partout. Mes deux lampes Ă©clairaient tous les coins. Le bruit ne recommença pas et je me calmai peu Ă  peu ; je restais inquiet cependant, je me retournais souvent. Le lendemain je m'enfermai de bonne heure, cherchant comment je pourrais parvenir Ă  voir l'invisible qui me visitait. Et je l'ai vu. J'en ai failli mourir de terreur. J'avais allumĂ© toutes les bougies de ma cheminĂ©e et de mon lustre. La piĂšce Ă©tait Ă©clairĂ©e comme pour une fĂȘte. Mes deux lampes brĂ»laient sur ma table. En face de moi, mon lit, un vieux lit de chĂȘne Ă  colonnes. A droite, ma cheminĂ©e. A gauche, ma porte que j'avais fermĂ©e au verrou. DerriĂšre moi. une trĂšs grande armoire Ă  glace. Je me regardai dedans. J'avais des yeux Ă©tranges et les pupilles trĂšs dilatĂ©es. Puis je m'assis comme tous les jours. Le bruit s'Ă©tait produit, la veille et l'avant-veille, Ă  neuf heures vingt-deux minutes. J'attendis. Quand arriva le moment prĂ©cis, je perçus une indescriptible sensation, comme si un fluide, un fluide irrĂ©sistible eĂ»t pĂ©nĂ©trĂ© en moi par toutes les parcelles de ma chair, noyant mon Ăąme dans une Ă©pouvante atroce et bonne. Et le craquement se fit, tout contre moi. Je me dressai en me tournant si vite que je faillis tomber. On y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans la glace ! Elle Ă©tait vide, claire, pleine de lumiĂšre. Je n'Ă©tais pas dedans, et j'Ă©tais en face, cependant. Je la regardais avec des yeux affolĂ©s. Je n'osais pas aller vers elle, sentant bien qu'il Ă©tait entre nous, lui, l'invisible, et qu'il me cachait. Oh ! comme j'eus peur ! Et voilĂ  que je commençai Ă  m'apercevoir dans une brume au fond du miroir, dans une brume comme Ă  travers de l'eau ; et il me semblait que cette eau glissait de gauche Ă  droite, lentement, me rendant plus prĂ©cis de seconde en seconde. C'Ă©tait comme la fin d'une Ă©clipse. Ce qui me cachait n'avait pas de contours, mais une sorte de transparence opaque s'Ă©claircissant peu Ă  peu. Et je pus enfin me distinguer nettement, ainsi que je le fais tous les jours en me regardant. Je l'avais donc vu ! Et je ne l'ai pas revu. Mais je l'attends sans cesse, et je sens que ma tĂȘte s'Ă©gare dans cette attente. Je reste pendant des heures, des nuits, des jours, des semaines, devant ma glace, pour l'attendre ! Il ne vient plus. Il a compris que je l'avais vu. Mais moi je sens que je l'attendrai toujours, jusqu'Ă  la mort, que je l'attendrai sans repos, devant cette glace, comme un chasseur Ă  l'affĂ»t. Et, dans cette glace, je commence Ă  voir des images folles, des monstres, des cadavres hideux, toutes sortes de bĂȘtes effroyables, d'ĂȘtres atroces, toutes les visions invraisemblables qui doivent hanter l'esprit des fous. VoilĂ  ma confession, mon cher docteur. Dites-moi ce que je dois faire ? Le"condom" est largement utilisĂ©, principalement hors mariage (c'est la grande Ă©poque du libertinage et des philosophes des LumiĂšres). 1877 : est une annĂ©e phare dans l'histoire de la contraception. C'est le combat d’Annie Besant pour la contraception, Ă  Londres, fĂ©ministe et socialiste, elle cherche Ă  imposer le droit Ă  la Je veux dire les formes changĂ©es en nouveaux corps. Dieux, vous qui faites les changements, Inspirez mon projet et du dĂ©but du monde Jusqu’à mon temps faites courir un poĂšme sans fin. Ovide. La ThĂ©ogonie d’HĂ©siode, datĂ©e du VIIIĂš siĂšcle av. JC, est le document de rĂ©fĂ©rence de la mythologie grecque. Elle se compose de deux parties la premiĂšre, brĂšve, est une cosmogonie qui dĂ©crit la crĂ©ation du monde par le jeu d’entitĂ©s cosmiques surgies d’on ne sait oĂč ; la seconde, thĂ©ogonique, raconte plus longuement la naissance des dieux olympiens et la conquĂȘte de l’Univers par Zeus. Ces fragments seraient, selon ClĂ©mence Ramnoux, d’une origine indo-europĂ©enne trĂšs reculĂ©e.[1] D’autres en attribuent l’origine au mythe mĂ©sopotamien de l’Enuma Elish, mais HomĂšre en fut certainement un inspirateur important et les dieux olympiens dont HĂ©siode raconte la naissance sont omniprĂ©sents dans l’Iliade. Les deux hommes se connaissaient. HĂ©siode Ă©tait plus jeune, et ils auraient tous deux participĂ© Ă  un concours de rĂ©citation qu’HĂ©siode aurait remportĂ©, au grand dĂ©plaisir d’HomĂšre. Faisant paĂźtre ses moutons au pied du mont HĂ©licon, la demeure des Muses, HĂ©siode leur adresse un hymne. Les neuf Muses sont le fruit de neuf nuits d’amour que leur mĂšre MnĂ©mosyne, la dĂ©esse de la MĂ©moire qui connaĂźt et chante le passĂ© comme s’il Ă©tait toujours lĂ  »[2], a passĂ©es avec Zeus. A elle, neuf nuits durant, s’unit le prudent Zeus, loin des Immortels, dans sa couche sainte. Et quand vint la fin d’une annĂ©e et le retour des saisons, elle enfanta neuf filles, aux cƓurs pareils, qui n’ont en leur poitrine souci que de chant »[3]. C’est Ă  elles que s’adresse HĂ©siode car elles seules connaissent les secrets du passĂ© et de l’avenir. Salut, enfants de Zeus, s’exclame-t-il, donnez-moi un chant ravissant 
 dites-nous comment, avec les dieux, naquirent d’abord la terre, les fleuves, la mer immense aux furieux gonflements, les Ă©toiles brillantes, le large ciel lĂ -haut ; puis ceux qui d’eux naquirent, les dieux auteurs de tous bienfaits, et comment ils partagĂšrent leurs richesses, comment entre eux ils rĂ©partirent les honneurs, et comment ils occupĂšrent d’abord l’Olympe aux mille replis. Contez-moi ces choses, ĂŽ Muses, habitantes de l’Olympe, en commençant par le dĂ©but, et de tout cela, dites-moi ce qui fut en premier. »[4] La ThĂ©ogonie d’HĂ©siode commence par le mythe cosmogonique de l’apparition de mystĂ©rieuses instances primordiales qui engendrent Ă  partir d’elles-mĂȘmes, par scissiparitĂ©, les Ă©lĂ©ments de l’Univers puis, en union avec eux, les gĂ©nĂ©rations successives des dieux qui personnifieront tous les Ă©lĂ©ments d’un Cosmos ÎšÎŒÎż organisĂ© [5]. Le Cosmos constituera ainsi une sorte de grande famille, dont les rapports ne seront pas nĂ©cessairement trĂšs fraternels et oĂč les humains seront des sous-produits alĂ©atoires. Cette substance-mĂšre de nature indĂ©terminĂ©e connaĂźtra un avenir fĂ©cond dans la pensĂ©e des philosophes prĂ©socratiques qui la dĂ©composeront successivement en diffĂ©rents Ă©lĂ©ments jusqu’à l’atome, ce qui a fait attribuer Ă  HĂ©siode le qualificatif de premier des prĂ©socratiques[6], et contredit la thĂ©orie longuement soutenue du miracle grec » par lequel on entendait l’apparition miraculeuse de la raison, le λγο, sans transition avec la mythologie, le ÎŒÏÎžÎż.[7] Ainsi le merveilleux pensait-il dĂ©jĂ , dans un autre langage, comme la science naissante. Avant HĂ©siode, HomĂšre avait attribuĂ© la naissance du monde et des dieux, dĂ©jĂ  par le moyen de la gĂ©nĂ©ration, au couple OkĂ©anos ÎșΔαηο et ThĂ©tys ΘέÎč[8]. OkĂ©anos est l’OcĂ©an primordial qui dans l’Iliade entoure le monde de ses eaux, et ThĂ©tys est son Ă©pouse. DĂšs avant ThalĂšs,[9] HomĂšre avait placĂ© l’élĂ©ment liquide Ă  l’origine des dieux et du monde[10] au chant XIV HĂ©ra, l’épouse de Zeus, dĂ©clare Je m’en vais aux confins de la terre fĂ©conde visiter OcĂ©an, le pĂšre des dieux, et ThĂ©tys, leur mĂšre » [11], faisant ainsi de toutes choses une progĂ©niture de l’écoulement et du mouvement » Ă©crira Platon[12]. OkĂ©anos demeurera pour HĂ©siode ce courant d’eau circulaire qui entoure le monde, et qui, pour citer Vernant, le ceinture d’un flot incessant Ă  la façon d’un fleuve dont les ondes, aprĂšs un long parcours, feraient retour aux sources dont elles sont issues pour les alimenter sans fin ». Il formera les limites de la terre, conçues comme des liens qui tiennent enserrĂ© l’univers ». PĂ©nĂ©trant le monde souterrain, il alimentera les sources, les fontaines, les puits, les fleuves qui apportent la vie Ă  la surface du sol ».[13] Unie d’amour Ă  OcĂ©an ThĂ©tys enfanta les OcĂ©anines, leurs filles. GĂ©nĂ©reuse, elle lui en fit trois mille. L’aĂźnĂ©e, la terrible Styx ύΟ, sera un des fleuves de l’Enfer dont Zeus voulut qu’il fĂ»t le grand serment des dieux », le serment de fidĂ©litĂ© des dieux Ă  Zeus. LĂ , rĂ©side une dĂ©esse odieuse aux Immortels, la terrible Styx, fille aĂźnĂ©e d’OkĂ©anos, le fleuve qui va coulant vers sa source. 
 Quiconque parmi les Immortels, maĂźtres des cimes de l’Olympe neigeux, rĂ©pand cette eau pour appuyer un parjure reste gisant sans souffle une annĂ©e entiĂšre. Jamais plus il n’approche de ses lĂšvres, pour s’en nourrir, l’ambroisie et le nectar». [14] Mais si les personnages divins de la famille olympienne habitent dĂ©jĂ  le ciel d’HomĂšre, c’est de façon Ă©parse, sans lien, apparaissant au grĂ© des Ă©vĂšnements de l’épopĂ©e. HĂ©siode en a fait un systĂšme cohĂ©rent, cet arrangement des choses qui s’appelle un cosmos »[15]. Et les Muses entament leur rĂ©cit. Donc avant tout fut Chaos ; puis GaĂŻa aux larges flancs, assise sĂ»re Ă  jamais offerte Ă  tous les vivants, et Eros, le plus beau parmi les dieux immortels »[16]. Cette triade originelle, Chaos, GaĂŻa et Eros, constituera les dramatis personae de la CrĂ©ation, les Puissances dont le monde sera issu. Mais qu’étaient ces trois Puissances ? GaĂŻa Γαῖα est l’instance la plus Ă©vidente du processus cosmogonique. C’est une entitĂ© cosmique qui Ă©voque l’antique image de la Terre-MĂšre aux larges flancs, universelle, figure divine vĂ©nĂ©rĂ©e depuis le dĂ©but des temps comme Ă©tant Ă  l’origine de tout ce qui est vivant dans le monde, hommes, bĂȘtes et plantes nourriciĂšres. Elle appartient Ă  ces premiĂšres divinitĂ©s de l’histoire, fĂ©minines et matriarcales, qui par la suite devront cĂ©der le rĂšgne divin aux hommes. Solide, assise sĂ»re Ă  jamais offerte aux Immortels, et Ă  tous les vivants »[17], elle s’étend, immense, des sommets de l’Olympe jusqu’au fond du Tartare. Elle est la mĂšre, l’ancĂȘtre qui a enfantĂ© tout ce qui existe, sous toutes les formes et en tous lieux »[18]. Figure familiĂšre. On peut par contre s’interroger sur le rĂŽle qu’Eros áŒŹÏ, le plus beau des immortels, ce dieu de l’amour que nous connaissons tous, qui rompt les membres[19] par l’émotion qu’il provoque, on peut s’interroger sur le rĂŽle qu’il pouvait bien avoir dans cette aube de l’Etre oĂč les sexes n’existaient pas encore. Le rĂŽle de l’Eros primordial sera justement d’exercer sa puissance divine pour faire exprimer Ă  ces grandes instances originelles toute la vie qu’elles portent en elles et initier ainsi la GenĂšse, car comme l’écrira Aristote, qui a tout dit, il fallait bien que se trouvĂąt dans les ĂȘtres une cause capable de donner le mouvement et l’ordre aux choses ! »[20]. Eros reprĂ©sente donc une puissance gĂ©nĂ©ratrice antĂ©rieure Ă  la division des sexes et Ă  l’opposition des contraires. C’est un Eros primordial en ce sens qu’il traduit la puissance de renouvellement Ă  l’Ɠuvre dans le processus mĂȘme de la genĂšse, le mouvement qui pousse d’abord Chaos et GaĂŻa Ă  Ă©merger successivement Ă  l’ĂȘtre puis, aussitĂŽt nĂ©s, Ă  produire Ă  partir d’eux-mĂȘmes quelque chose d’autre »,[21] le principe des accouplements » qui suivront[22]. Par le nom d’Eros, Ă©crit Paul Mazon, les anciens entendaient cette force mystĂ©rieuse qui leur semblait pousser les Ă©lĂ©ments de la matiĂšre les uns vers les autres pour crĂ©er toujours des ĂȘtres nouveaux, conception qui reparaĂźtra dans la philia φÎčλία d’EmpĂ©docle[23] et qui ne cessera de hanter l’imagination des poĂštes de tous les temps. »[24] Tel Ă©tait et tel sera toujours Eros. Chaos Κάο, le premier Ă  venir Ă  ĂȘtre », soulĂšve davantage de questions. Si GaĂŻa est la mĂšre universelle et Eros la force gĂ©nĂ©ratrice de la genĂšse, qui est Chaos, et en quoi est-il indispensable Ă  la crĂ©ation ? La diversitĂ© des hypothĂšses proposĂ©es est peut-ĂȘtre le signe de cette incertitude. On a longtemps interprĂ©tĂ© ce vide » comme Ă©tant l’espace entre la Terre et le Ciel, mais cette explication se heurte au fait que si Chaos est apparu le premier, il ne pouvait y avoir encore ni Terre ni Ciel [26]
 Les stoĂŻciens le voyaient comme une masse oĂč se trouvent indistinctement mĂȘlĂ©s tous les Ă©lĂ©ments constitutifs de l’univers » [27]. Il symboliserait ainsi, pour d’autres, un Ă©tat initial de la rĂ©alitĂ© prĂ©-cosmique, un abĂźme bĂ©ant Ă  partir duquel ou dans lequel apparaĂźtrait la manifestation cosmique. GaĂŻa serait ainsi apparue dans Chaos, l’espace Ă  l’intĂ©rieur duquel doit se dĂ©velopper le monde, puisqu’il n’y en a aucun autre. En somme Chaos, venu le premier, serait l’espace qui entoure le monde, GaĂŻa la matrice Ă  partir de laquelle il se serait dĂ©ployĂ©, et Eros la force qui aurait enclenchĂ© sa naissance et son dĂ©veloppement, la cause efficiente de l’apparition de l’univers [28]. Les principes Ă©tant en place, ils se divisent aussitĂŽt. Terre dabord enfanta un ĂȘtre Ă©gal Ă  elle-mĂȘme, capable de la couvrir tout entiĂšre, Ouranos ΟύραΜ, le Ciel Ă©toilĂ©, qui devait offrir aux dieux bienheureux une assise sĂ»re Ă  jamais. Elle mit aussi au monde les hautes montagnes, plaisant sĂ©jour des dĂ©esses les Nymphes, habitantes des monts vallonnĂ©s. Elle enfanta aussi la mer infĂ©conde aux furieux gonflements, Pontos Î ÎœÎż, sans l’aide du tendre amour », toutes choses dont elle portait en elle les principes. Ici s’achĂšve la premiĂšre phase de la cosmogonie avec l’apparition de la Terre, du Ciel et de la Mer, les Ă©lĂ©ments constitutifs de la nature. Selon HomĂšre, Ă  la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration divine, ce monde fut rĂ©parti entre les trois fils de Cronos ÎšÏÎœÎż[29] Zeus ΖΔύ pour l’ouranien, HadĂšs ΑίΎη pour les tĂ©nĂšbres sous terraines, et PoseĂŻdon ΠοΔÎčÎŽÎŹÎœ pour le royaume marin. Dans le chant XV de l’Iliade, PosĂ©idon raconte Nous sommes trois frĂšres, issus de Cronos, enfantĂ©s par RhĂ©a Zeus et moi, et, en troisiĂšme, HadĂšs, le monarque des morts. Le monde a Ă©tĂ© partagĂ© en trois ; chacun a eu son apanage. J’ai obtenu pour moi, aprĂšs tirage au sort, d’habiter la blanche mer Ă  jamais ; HadĂšs a eu pour lot l’ombre brumeuse, Zeus le vaste ciel, en plein Ă©ther, en pleins nuages »[30]. ClĂ©mence Ramnoux y voit la structure spatiale de l’homme grec, trois royaumes Ă©tagĂ©s, le royaume ouranien en haut, le royaume tĂ©nĂ©breux en bas, le royaume marin tout autour ».[31] L’ombre brumeuse Ă©voquĂ©e par Poseidon reprĂ©sente les tĂ©nĂšbres des espaces sous-terrains oĂč se trouvent les Enfers, le royaume d’HadĂšs. Au milieu se trouve la terre, une no god’s land »[32] qui sera l’habitat de l’humanitĂ© mortelle, aux dĂ©pens de laquelle se joueront les jeux de pouvoir des domaines divins. Jusque-lĂ  le processus cosmogonique s’est limitĂ© Ă  la sĂ©paration spontanĂ©e des diffĂ©rents Ă©lĂ©ments du monde. Une fois ces Ă©lĂ©ments crĂ©Ă©s et les sexes dĂ©partagĂ©s la cosmogonie se poursuit dĂ©sormais par l’union de deux principes de sexe opposĂ©. Mais ce ne sera pas plus simple pour autant. La Terre fait le Ciel aussi immense qu’elle, afin qu’il la recouvre et l’enveloppe tout entiĂšre. De leur Ă©treinte ininterrompue naĂźt la premiĂšre gĂ©nĂ©ration des dieux, d’abord les douze Titans, six garçons et six filles, dont le premier est, chez HĂ©siode, OkĂ©anos, le fleuve qui encercle la Terre dont HomĂšre avait fait le pĂšre des dieux. Suivent une succession d’ĂȘtres monstrueux les trois Cyclopes au cƓur violent, Ă  l’ñme brutale, 
 en tout pareils aux dieux, si ce n’est qu’un seul Ɠil Ă©tait placĂ© au milieu de leur front », et les trois HĂ©katonchires Ceux-lĂ  avaient chacun cent bras, qui jaillissaient, terribles, de leurs Ă©paules, ainsi que cinquante tĂȘtes, attachĂ©es sur l’épaule Ă  leurs corps vigoureux. Redoutable Ă©tait la puissante vigueur qui complĂ©tait leur Ă©norme stature »[33]. Des ĂȘtres d’une force irrĂ©pressible car ces premiĂšres crĂ©atures, bien que divines, sont encore proches de la violence et du dĂ©sordre du Chaos originel. C’étaient de terribles fils qui Ă©taient nĂ©s de Terre et de Ciel, et leur pĂšre les avait en haine dĂšs le premier jour [34] ». A mesure qu’ils naissent, Ouranos les repousse dans les flancs de la Terre, et GaĂŻa souffre, immense, alourdie par la charge de tous ces enfants. VautrĂ© sur elle, Ouranos interrompt la genĂšse et empĂȘche l’alternance du jour et de la nuit. A peine entamĂ©e, la genĂšse est bloquĂ©e. Se produit alors le crime fondateur. GaĂŻa, exaspĂ©rĂ©e, mĂ©dite une cruelle et perfide vengeance » vis Ă  vis d’Ouranos. Elle s’adresse Ă  ses enfants enfermĂ©s dans son ventre Fils issus de moi et d’un furieux, si vous voulez m’en croire, nous chĂątierons l’outrage criminel d’un pĂšre, tout votre pĂšre qu’il soit, puisqu’il a le premier conçu oeuvres infĂąmes. Elle dit, et la terreur les prit tous, et nul d’eux ne dit mot. »[35]. Et c’est ici qu’apparaĂźt un personnage destinĂ© Ă  jouer un grand rĂŽle dans cette histoire, Cronos ÎšÏÎœÎż, le plus jeune des Titans, le dieu aux pensers fourbes, le plus redoutable de tous ses enfants, qui prit en haine son pĂšre florissant ».[36] Il rĂ©pond Ă  sa mĂšre. C’est moi, mĂšre, je t’en donne ma foi, qui ferai la besogne. D’un pĂšre abominable je n’ai point de souci, tout notre pĂšre qu’il soit, puisqu’il a le premier conçu Ɠuvres infĂąmes ». A ces mots l’énorme Terre en son cƓur ressentit une grande joie ». Elle remet entre les mains de son jeune fils une faulx Ă©norme, longue et acĂ©rĂ©e, qu’elle a elle-mĂȘme fabriquĂ©e et lui enseigne tout le piĂšge. Et le grand Ciel vient, amenant la nuit ; enveloppant Terre, tout avide d’amour, le voilĂ  qui s’approche et s’épand en tous sens ». C’est alors que le fils, de son poste, Ă©tend la main gauche, tandis que de la droite il saisit l’énorme, la longue serpe aux dents aiguĂ«s, et, brusquement, il fauche les bourses de son pĂšre, les jetant ensuite, au hasard, derriĂšre lui »[37]. Le Ciel, violemment arrachĂ© Ă  la Terre, s’en sĂ©pare Ă  jamais se fixant tout en haut du monde. La lumiĂšre envahit l’espace, le premier jour naĂźt, le Cosmos est constituĂ©. Tenant en sa main gauche le sexe tranchĂ© de son pĂšre, Cronos le jette derriĂšre lui. Ce geste fera, pour toujours, de la main gauche la mauvaise main », la sinistre. L’organe sanglant retombe d’abord sur la Terre, puis rĂ©pand sa semence jusque dans la mer, fĂ©condant ainsi Terre et Mer. S’éloignant Ă  jamais de GaĂŻa, Ouranos lancera Ă  ses fils une malĂ©diction dont l’écho retentira au long des siĂšcles. Le pĂšre, le vaste ciel, les prenant Ă  parti, aux fils qu’il avait enfantĂ©s donna le nom de Titans[38] Ă  tendre trop haut le bras, ils avaient, disait-il, commis dans leur folie un horrible forfait, et l’avenir en saurait tirer vengeance [39]. Car Ă©tendre le bras ou la main Ă©tait un signe de rĂ©volte. Eve aussi Ă©tendra la main pour cueillir le fruit de l’arbre interdit. Cronos libĂšre ses frĂšres des entrailles de leur mĂšre, et les enfants de GaĂŻa et Ouranos rendus Ă  la lumiĂšre, tous les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă  l’achĂšvement du processus de crĂ©ation sont dĂ©sormais en place. Le temps reprend son cours. La genĂšse peut se poursuivre. Quelques mots sur Cronos, le Saturne des Romains. En grec, chronos veut dire temps, et tant que Cronos Ă©tait enfermĂ© dans le sein de sa mĂšre le Temps s’était arrĂȘtĂ© et la GenĂšse Ă©tait interrompue. La castration d’Ouranos permet ainsi non seulement la naissance de l’espace et de la lumiĂšre mais aussi la reprise de l’écoulement du temps, la succession des gĂ©nĂ©rations divines et avec elles la poursuite de la genĂšse. C’est peut-ĂȘtre la raison pour laquelle on a donnĂ© Ă  Cronos le nom du Temps. Et comme beaucoup d’entre nous, Cronos ne voulait pas que le temps passe. La sĂ©paration violente du Ciel et de la Terre, initialement soudĂ©s comme un oeuf, est un acte de crĂ©ation qui se retrouve dans de nombreuses cosmogonies. D’aprĂšs ClĂ©mence Ramnoux, le coup de serpe castrateur appartiendrait Ă  un vieux matĂ©riel des mythes de la crĂ©ation »[40]. En Egypte Geb, dieu de la Terre et Nut, dĂ©esse du Ciel s’aimĂšrent tant que Chou, dieu de l’air, qu’ils avaient engendrĂ©, dut les sĂ©parer, arrachant lĂ  aussi le ciel Ă  la terre. En Chine, le Yin et le Yang dĂ©riveraient de chaque moitiĂ© d’un Chaos qui se coupe lui-mĂȘme en deux pour constituer le ciel et la terre. Retrouver un geste de crĂ©ation similaire s’étendant sur une telle Ă©chelle d’espace et de temps signifie qu’il s’agirait d’un mythĂšme, une reprĂ©sentation collective Ă  l’origine de mythes, que Cornford a attribuĂ©e au collective mind et Ă  l’ inconscient collectif de l’humanitĂ©. La descendance du membre castrĂ© d’Ouranos fut sombre. Elle rĂ©alisa la malĂ©diction lancĂ©e par Ouranos mutilĂ© Ă  ses enfants. Ce ne fut pas pourtant un vain dĂ©bris qui lors s’enfuit » de la main de Cronos. Des Ă©claboussures sanglantes en avaient jailli. La Terre les reçut toutes, et avec les annĂ©es, elle fit naĂźtre les puissantes Erynies, les puissants GĂ©ants aux armes Ă©tincelantes, qui tiennent entre leurs mains de longues javelines, et les Nymphes aussi qu’on nomme MĂ©liennes, sur la Terre infinie[41] ». Les trois Erynies, ou Furies, Ă©taient les terribles dĂ©esses de la Justice et de la Vengeance des crimes commis contre la personne des parents, appelĂ©es aussi EumĂ©nides, ou encore Bienveillantes par Eschyle[42]. Les Erynies, au corps ailĂ© et Ă  la chevelure entremĂȘlĂ©e de serpents habitaient le sombre Tartare, dont elles surgissaient, chiennes enragĂ©es des enfers, aux yeux distillant le sang, pareilles aux harpies noires et hideuses » apportant avec elles les tĂ©nĂšbres, brandissant des fouets et des torches, poussant d’effroyables aboiements semblables Ă  ceux des singes hurleurs du Honduras qui terrorisent la nuit les voyageurs endormis, pour veiller Ă  l’accomplissement de la Justice. De ce sang naquirent aussi les GĂ©ants, vouĂ©s Ă  la violence et Ă  la guerre meurtriĂšre, et les Meliades, Nymphes des FrĂȘnes qui ont Ă©galement une vocation guerriĂšre, les lances dont se servent les guerriers, celle avec laquelle Achille tuera Hector, Ă©tant faites du bois des frĂȘnes. Quant’aux bourses, Ă  peine les eut-il tranchĂ©es avec l’acier et jetĂ©es de la terre Ă  la mer au flux sans repos, qu’elles furent emportĂ©es au large, longtemps, et, tout autour, une blanche Ă©cume sortait du membre divin. De cette Ă©cume une fille se forma », qui, voyageant sur les ondes aborda d’abord Ă  CythĂšre, puis Ă  Chypre oĂč elle se fixa, et c’est lĂ  que prit terre la belle et vĂ©nĂ©rĂ©e dĂ©esse qui faisait autour d’elle, sous ses pieds lĂ©gers, croĂźtre le gazon et que les dieux aussi bien que les hommes appellent Aphrodite », parce qu’elle naquit de l’écume des mers, aphros ጀφρ en grec. AussitĂŽt, l’Amour, Eros, et le beau dĂ©sir, Himeros, lui firent cortĂšge. PremiĂšre femme de la lignĂ©e des dieux, dĂ©esse ouranienne proche de la violence de ses demi-frĂšres les Titans, Aphrodite, nĂ©e d’un organe gĂ©nĂ©rateur, sans mĂšre, sacrĂ©e dĂ©esse de l’amour et du dĂ©sir, initie le moment oĂč la reproduction s’opĂ©rera dĂ©sormais par l’union de deux principes contraires, le masculin et le fĂ©minin, attirĂ©s l’un Ă  l’autre par la force d’Eros et HimĂ©ros, mais distincts et opposĂ©s. Pour les philosophes prĂ©socratiques le monde s’organisera par le mĂ©lange ou l’opposition de contraires comme le chaud et le froid, le mouillĂ© et le sec. Pour Cornford, les sexes auront Ă©tĂ© les premiers contraires. Ainsi, de la fĂ©conditĂ© dĂ©sormais abolie du sexe tranchĂ© d’Ouranos, sont nĂ©s, d’une part la haine, la violence et les massacres, mais aussi, de l’écume des mers, le principe fĂ©minin, avec la beautĂ©, le dĂ©sir et la sĂ©duction, mais aussi le mensonge et la tromperie. VoilĂ  pour la descendance d’Ouranos. Une autre lignĂ©e d’ĂȘtres apparaĂźt avec la descendance de Chaos. Ils sont d’une tout autre nature que la progĂ©niture de GaĂŻa, ce sont les ĂȘtres de la nĂ©gativitĂ© de l’existence, les Ă©lĂ©ments chaotiques du monde. Chaos donne naissance, lui aussi par la division de sa propre substance, au tĂ©nĂ©breux ErĂšbe ΕρΔÎČ et Ă  la noire Nuit ΝύΟ. La progĂ©niture de Nuit constituera une lignĂ©e d’enfants parallĂšle Ă  celle de GaĂŻa et Ouranos, mais qui reprĂ©sentera son contraire, Ă  savoir tous les Ă©lĂ©ments nĂ©fastes et redoutables de l’univers, en un mot le Tragique et le Mal. Nuit enfanta Moros ÎœÏÎż la mort, la noire KĂšre ÎšÎźÏ l’esprit vengeur du mort, Thanatos Î˜ÎŹÎœÎ±Îż le trĂ©pas, son frĂšreHypnos Î„Ï€ÎœÎż le sommeil et la race des Songes φύλη ÎŸÎœÎ”ÎŻÏÎżÎœ, puis Sarcasme et DĂ©tresse ÎœÏŽÎŒÎż et Οጎζύ. Suivent trois entitĂ©s fĂ©minines, les HespĂ©rides, gardiennes des Portes du Soir, oĂč Jour et Nuit se croisent, et par oĂč Sommeil et Mort, qui vont de pair, se rĂ©pandent, les Moirai et les KĂšres et de multiples autres. HĂ©siode est le premier penseur de la GrĂšce qui propose une vision organisĂ©e bien que mythique de l’univers divin et humain. Si HomĂšre avait le premier parlĂ© des dieux et de leurs multiples interventions dans les affaires humaines, l’oeuvre d’HĂ©siode crĂ©e pour la premiĂšre fois une mythologie Ă  la fois mystique et savante, poĂ©tique et abstraite, narrative et systĂ©matique, traditionnelle et personnelle » avec toute la finesse et toute la rigueur d’un systĂšme philosophique mais qui reste encore entiĂšrement engagĂ©e dans le langage et le mode de pensĂ©e propres au mythe » [43] [1] Trois essais sur HĂ©siode in La Nuit et les enfants de la Nuit. Champs. Flammarion. [2] Vernant JP. [3] HĂ©siode. ThĂ©ogonie 55-61. Les Belles Lettres 2019. Trad. Paul Mazon mod. [4] Ibid. 104-115 [5] ÎšÎŒÎż signifie monde organisé’ par opposition Ă  Κάο, le Chaos. [6] Rowe, C. J. “’Archaic Thought’ in Hesiod.” The Journal of Hellenic Studies, vol. 103, 1983, pp. 124–135. JSTOR, [7] Cornford FM. Pattern of Ionian Cosmogony in Principium Sapientiae Harper Torchbooks, Harper & Row 1965. [8] A ne pas confondre avec ThĂ©tis, la mĂšre d’Achille, d’apparition plus tardive dans les gĂ©nĂ©rations divines. [9] ThalĂšs de Milet, premier des philosophes prĂ©socratiques, avait attribuĂ© la nature du monde Ă  leau. [10] JP. Vernant. Cosmogonie in Entre mythe et politique. ƒuvres. Opus. Seuil. [11] HomĂšre. Iliade XIV 200-1. Classiques en poche. Les Belles Lettres. Ed bilingue. [12] Platon. ThĂ©Ă©tĂšte 152e. In ƒuvres complĂštes. EncyclopĂ©die de la PlĂ©iade Gallimard 1950. [13] [14] HĂ©siode 775-807 [15] Mythologie ou la famille olympienne. In ƒuvres. Les Belles Lettres, tome 1. 2020 [16] Ibid. 116-120 [17] HĂ©siode 116-122 [18] JP. Vernant. . [19] HĂ©siode 120 [20] Aristote BibliothĂšque des textes philosophiques. A4 984b 29-31 [21] [22] Ramnoux C. Trois essais 
 [23] EmpĂ©docle avait attribuĂ© la nature du monde aux quatre Ă©lĂ©ments qui se combinaient ou se repoussaient selon l’Amour ou la Haine, Philia φÎčλία ou Neikos ÎœÎ”áżÎșÎż. [24] Mazon P. Notice. ThĂ©ogonie. [25] HĂ©siode 739-43. [26] v. Cornford FM. Principium sapientiai. 
 [27] Vernant JP. 1970 [28] Bussanich J. [29] Cronos Ă©tait le plus jeune fils de GaĂŻa et Ouranos, v. plus loin. [30] HomĂšre Iliade XV 187-194 Classiques en Poche Ed. bilingue. Les Belles Lettres. Paris 2015 [31] Ramnoux C. [32] Ibid. p. 630 [33] HĂ©siode 153 [34] [35] [36] [37] [38] De titainondas Ă©tendre le bras. [39] Ibid. 207-11 [40] Ramnoux C. Trois essais sur HĂ©siode [41] Dans certaines cosmogonies primitives, les Nymphes MĂ©liennes, c’est-Ă -dire les Nymphes des FrĂȘnes, Ă©taient les mĂšres de la race humaine. HĂ©siode, 1. [42] Ce qui explique peut-ĂȘtre le titre du terrible roman de Jonathan Littell, Les Bienveillantes », Gallimard. [43] JP. Vernant L’Univers, les Dieux, les Hommes. Oeuvres I. Opus. Editions du Seuil, 2007 et Cosmogonie,

Encours de francais, les Philosophes des LumiÚres représentent le courant intellectuel majeur de la fin du XVIIÚme siÚcle et du XVIIIÚme siÚcle. Ce courant s'est développé dans toute l'Europe, mais a été créé en France. C'est un mouvement qui a pour but de sortir le peuple de l'obscurantisme par la connaissance.

Une confĂ©rence rĂ©unit la plupart des États pauvres d'Asie et d'Afrique, du 18 au 24 avril 1955, Ă  Bandoeng ou Bandoung, sur l'Ăźle de Java. AndrĂ© LaranĂ© RĂ©vĂ©lation du tiers monde Les 29 pays participant Ă  la confĂ©rence se dĂ©finissent comme appartenant au tiers monde. Cette expression a Ă©tĂ© inventĂ©e trois ans plus tĂŽt par un grand dĂ©mographe français, Alfred Sauvy, pour dĂ©signer l'ensemble des pays pauvres qui se distinguent de l'Occident dĂ©veloppĂ© et du monde communiste, par rĂ©fĂ©rence au tiers Ă©tat de la RĂ©volution française. À Bandoeng se retrouvent la Chine de Mao Zedong et Zhou Enlai, l'Inde de Nehru, l'Égypte de Nasser, le Cambodge de Sihanouk.... et un seul pays industrialisĂ©, le Japon. La Yougoslavie du marĂ©chal Tito, État communiste europĂ©en rival de l'URSS, figure parmi les vedettes de la confĂ©rence. L'Afrique est trĂšs mal reprĂ©sentĂ©e car la plus grande partie de ce continent est encore colonisĂ©e. Seules l'Égypte, l'Éthiopie et le LibĂ©ria sont pour l'heure indĂ©pendants. L'AlgĂ©rie, engagĂ©e dans la guerre d'indĂ©pendance, est reprĂ©sentĂ©e par Hocine AĂŻt Ahmed. Le tiers monde Ă  Bandoung Cliquez pour agrandir La confĂ©rence afro-asiatique de Bandoung 18 au 24 avril 1955 rĂ©unit pour la premiĂšre fois les principaux reprĂ©sentants du tiers monde. Parmi eux Zhou Enlai, Nehru, Nasser, Sihanouk... Le rĂȘve du non-alignement À Bandoeng, le yougoslave Tito, l'Égyptien Nasser et l'Indien Nehru revendiquent leur non-alignement », Ă  Ă©gale distance des deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS. Ces leaders prĂŽnent le rassemblement des pays pauvres, la lutte contre le colonialisme et la sĂ©grĂ©gation raciale, la lutte contre IsraĂ«l ainsi que l'Ă©tablissement de relations commerciales Ă©quitables entre les pays dĂ©veloppĂ©s et les pays pauvres. Leurs revendications rencontrent un Ă©cho enthousiaste dans l'Ă©lite intellectuelle des pays occidentaux, notamment chez Jean-Paul Sartre. Mais, deux ans plus tard, une confĂ©rence afro-asiatique, au Caire, se solde par la confusion du fait de la prĂ©sence de l'URSS. Josip Broz Tito organise une nouvelle confĂ©rence en septembre 1961, chez lui, Ă  Belgrade, d'oĂč sont exclus les SoviĂ©tiques. À l'occasion de cette confĂ©rence naĂźt le mouvement des pays non-alignĂ©s sous-entendu qui ne sont alignĂ©s ni sur Washington, ni sur Moscou. Aujourd'hui, la solidaritĂ© entre les pays pauvres d'Afrique et d'Asie n'Ă©voque plus qu'un romantisme rĂ©volutionnaire obsolĂšte. L'unitĂ© du tiers monde n'a pas survĂ©cu Ă  l'implosion du monde communiste, Ă  l'Ă©chec des expĂ©riences progressistes dans les pays en voie de dĂ©veloppement, au naufrage de l'Afrique et au dĂ©collage Ă©conomique de l'ExtrĂȘme-Orient. PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2022-03-07 232846 LeMeilleur des mondes d’Huxley est l’un des livres les plus cĂ©lĂšbres Ă  traiter de cette thĂ©matique. Elle rejoint l’idĂ©e globale dĂ©veloppĂ©e par Aldous Huxley Ă  travers son histoire : la rĂ©volution anthropologique, qui consiste en la transformation radicale du corps et
Partager toutCOMMENT Éducation Culture et SociĂ©tĂ© ArmĂ©es et guerres RĂ©sumĂ© des cours d'Histoire RĂ©sumĂ© court de la Guerre froide 1947 - 1991 Par Rafadam. ActualisĂ© 16 janvier 2017 Nous ferons un court rĂ©sumĂ© de la guerre froide et nous verrons comment se termine la guerre froide, qui eut lieu suite Ă  la Seconde Guerre mondiale, et qui oppose de 1947 Ă  1991 l'URSS Union des RĂ©publiques Socialistes SoviĂ©tiques - dĂ©fenseur du communisme et de l'Ă©conomie contrĂŽlĂ©e par l'État - aux États-Unis, dĂ©fenseurs de l'idĂ©ologie libĂ©rale, de la dĂ©mocratie et du capitalisme. Étapes Ă  suivre 1 À la fin de la seconde guerre mondiale, deux superpuissances se rĂ©vĂšlent et renouvellent l'ordre mondial les États-Unis et l'URSS. En 1946, s'Ă©rige un rideau de fer, qui sĂ©pare l'Est de l'Ouest du continent europĂ©en. Le Mur de Berlin est la manifestation la plus marquante de cette frontiĂšre 1961 il sĂ©pare l'Allemagne en deux. 2 DĂšs lors, la communautĂ© internationale est divisĂ©e en 3 blocs communistes, libĂ©raux et communiste URSS, Chine, Cuba et Europe de l'Est sont sous le contrĂŽle du Kominform dirigĂ© par Joseph Staline. Militairement, ces pays sont liĂ©s par le pacte de Varsovie. 3 Bloc libĂ©ral Europe de l'Ouest, quelques pays du tiers monde. Le plan Marshall et l'OTAN Organisation du traitĂ© de l'Atlantique Nord relie les pays de ce bloc entre 3Ăšme bloc est dit bloc du non-alignement il regroupe les pays qui veulent se libĂ©rer de l'influence des deux blocs prĂ©cĂ©dents. 4 Entre les deux premiers blocs, la tension est constante et le risque de conflits armĂ©s Ă©norme. Plusieurs crises majeures jalonnent la pĂ©riode de guerre froide 1947 Ă  1991 Blocus de Berlin 1948-1949Guerre de CorĂ©e 1950-1953Mur de Berlin 1961Crise de Cuba 1962 au bord de la 3Ăšme guerre mondialeCrise des euromissiles 1979-1983Face Ă  ces crises, l'ONU reste impuissante en raison du droit de veto des deux puissances qui s'affrontent. Chaque camp a pu donc mener des actions militaires en toute impunitĂ©, pour renforcer sa zone d'influence États-Unis Iran 1963, Chili 1973, guerre du Vietnam 1960 - 1975URSS Berlin 1949, Hongrie 1956, Prague 1968Dans les annĂ©es 70-80, les deux puissances nĂ©gocient la rĂ©duction des armes nuclĂ©aires en dehors de l'ONU Accords SALT, START. 5 Comment se termine la guerre froide ? MalgrĂ© toutes les rĂ©formes progressistes de Gorbatchev, l'Ă©conomie de l'URSS bat de l'aile et l'esprit communiste rĂ©volutionnaire convint de moins en moins dĂ©faite en Afghanistan. Les pays satellites prennent conscience de leurs droits d'autonomie et un sentiment nationaliste se dĂ©veloppe dans chacun d'entre eux. Gorbatchev dĂ©missionne et l'URSS Ă©clate en 1991. Les pays satellites proclament leur indĂ©pendance et c'est la fin de la guerre la fin d'une Ăšre opposant deux systĂšmes politico-Ă©conomiques. Les États-Unis sortent grands vainqueurs du conflit et c'est l'avĂšnement de la dĂ©mocratie court de la guerre du VietnamRĂ©sumĂ© court de la guerre d'AlgĂ©rieRĂ©sumĂ© court de la guerre d'Espagne Si vous souhaitez lire plus d'articles semblables Ă  RĂ©sumĂ© court de la Guerre froide 1947 - 1991, nous vous recommandons de consulter la catĂ©gorie Culture et SociĂ©tĂ©. Écrire un commentaire ChloĂ© 17/04/2018 cc sa av mafia bourcy 21/06/2019 oui et toi chĂ©rie ? ta mere 27/04/2022 non viens manger a table RĂ©sumĂ© court de la Guerre froide 1947 - 1991 RĂ©sumĂ© court de la Guerre froide 1947 - 1991 toutCOMMENT Éducation Culture et SociĂ©tĂ© ArmĂ©es et guerres RĂ©sumĂ© des cours d'Histoire RĂ©sumĂ© court de la Guerre froide 1947 - 1991 Retour en haut
Lisez« 18 contes de la naissance du monde » de Fred Sochard disponible chez Rakuten Kobo. « C’était au commencement du monde. La terre existait, avec ses fleuves, ses monts, ses forĂȘts et, au-dessus d’elle, le
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La Philosophie de RenĂ© Descartes, fondateur du rationalisme et de la philosophie moderneTable des MatiĂšres1 La Philosophie de RenĂ© Descartes, fondateur du rationalisme et de la philosophie moderne2 Descartes et la MĂ©thode la fondation de la science cartĂ©sienne3 La mĂ©taphysique de Descartes 4 La science cartĂ©sienne 5 Morale et sagesse chez Descartes RenĂ© Descartes a fondĂ© la philosophie moderne, ou philosophie rationaliste, laquelle aboutira Ă  la dĂ©couverte du cogito, de la conscience rĂ©flexive. Descartes a fondĂ© le rationalisme moderne, il s’est pour cela appuyĂ© sur les forces de la raison et sur l’évidence, de façon Ă  atteindre le vrai de maniĂšre sĂ»re, le but de la connaissance Ă©tant de nous rendre comme maĂźtre et possesseurs de la nature » ce que certains verront comme le dĂ©but de l'Ăšre de la technique, dominatrice et mĂ©prisante Ă  l'Ă©gard de la planĂšte Heidegger lui-mĂȘme verra chez Descartes l'achĂšvement de la philosophie de la technique. Descartes et la MĂ©thode la fondation de la science cartĂ©sienne Nous devons Ă  Descartes une mĂ©thode fondĂ©e en raison. La question suivante est Ă  l’origine de cette mĂ©thode comme, en effet, accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ© ? La question Ă©tait cruciale au XVIIĂšme siĂšcle car si la science de son cĂŽtĂ© se dĂ©veloppait ex 1628, dĂ©couverte de la circulation du sang
, la philosophie scolastique, alors dominante, ne pouvait satisfaire les esprits. Elle accordait, en effet, trop d’importance au principe d’autoritĂ© et ne dĂ©gageait pas, de fait, une mĂ©thode vĂ©ritablement rationnelle. Descartes va opĂ©rer une rĂ©volution philosophique en partant du bon sens/raison – La raison, facultĂ© de distinguer le vrai du faux, est Ă©chue en partage Ă  tous ce qu'on appelle l'universalisme cartĂ©sien – C’est de ce bon sens », la chose du monde la mieux partagĂ©e parfois appelĂ©e lumiĂšre naturelle par Descartes, dont il faut faire un usage judicieux, en mettant au point une mĂ©thode, soit un chemin, une route permettant d’atteindre la vĂ©ritĂ©. La mĂ©thode rationnelle sera, dans ces conditions, constituĂ©es par un ensemble de rĂšgles, dont l’application conduit, avec certitude, au rĂ©sultat. Pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©, laissons de cĂŽtĂ© le hasard pour ne procĂ©der que de façon mĂ©thodique. Si cette approche peut nous apparaĂźtre comme allant de soi, elle constitue un Ă©lĂ©ment neuf Ă  l’époque de Descartes, mais aussi important, dĂ©cisif – Toute la mĂ©thode consistera Ă  suivre un ordre, c'est-Ă -dire Ă  ramener les propositions obscures aux plus simples et Ă  nous Ă©lever ensuite, par degrĂ©s, du plus simple au plus complexe, en s’appuyant toujours sur l’intuition et la dĂ©duction. – L’intuition, vue ou regard prĂ©cis et indubitable, conception d’un esprit pur et attentif, connaissance directe ou immĂ©diate, permet en effet de recevoir une chose pour vraie, de saisir une idĂ©e dans sa clartĂ© et sa distinction – lesquelles reprĂ©sentent, pour Descartes, les vĂ©ritables critĂšres de la vĂ©ritĂ©. â–ș Est claire une idĂ©e un contenu spirituel, tout objet de pensĂ©e en tant que pensĂ© prĂ©sente et manifeste Ă  un esprit attentif. â–ș L’idĂ©e distincte, elle, apparaĂźt comme celle qui est absolument prĂ©cise et diffĂ©rente de toutes les autres. Ainsi, la dĂ©marche de Descartes repose sur l’évidence, Ă  savoir le caractĂšre de ce qui s’impose immĂ©diatement Ă  l’esprit et entraĂźne son assentiment. A cĂŽtĂ© de l’intuition, la dĂ©duction rationnelle est nĂ©cessaire – Elle est une opĂ©ration discursive supposant un cheminement, une dĂ©monstration, un enchaĂźnement logique, soit tout ce qui implique une succession. – L’intuition est d’un seul tenant, alors que la dĂ©duction reprĂ©sente un mouvement ordonnĂ©, allant de propositions en propositions, un lien Ă©tabli entre des vĂ©ritĂ©s intuitives. La mĂ©thode de Descartes, reposant sur l’intuition rationnelle et la dĂ©duction, ne serait rien sans le doute – Le doute cartĂ©sien n’est pas sceptique, mais mĂ©thodique. NĂ©cessaire pour balayer les fausses opinions et parvenir Ă  l’évidence, il consiste Ă  suspendre provisoirement tout ce qui n’est pas certain. – A la diffĂ©rence des sceptiques, qui ne doutent que pour douter, Descartes doute pour parvenir au vrai et Ă©difier une science certaine. – Son doute est un instrument de travail, il est volontaire et hyperbolique, c'est-Ă -dire, dĂ©passant la mesure et poussĂ© Ă  l’extrĂȘme. – Descartes, considĂ©rant comme absolument faux ce qui n’est que douteux, fait ici l’hypothĂšse d’un malin gĂ©nie, un dieu mĂ©chant ou mauvais qui pourrait nous tromper en permanence – hypothĂšse mĂ©thodologique destinĂ©e Ă  universaliser le doute. La mĂ©taphysique de Descartes a Le cogito, Dieu, les idĂ©es innĂ©es â–ș Le cogito Au sein du doute, Descartes rencontre une premiĂšre certitude, le cogito je pense » en latin. Le cogito reprĂ©sente la conscience de soi du sujet pensant. En effet, aussi universel que soit le doute, puisqu’il porte sur la totalitĂ© des connaissances, il y a quelque chose qu’il ne saurait atteindre c’est sa propre condition, car doutant, je pense et, pensant, je suis. Dans le Discours de la mĂ©thode, le cogito semble Ă©noncĂ© dĂ©ductivement cogito, ergo sum. Mais cette proposition est, en rĂ©alitĂ©, le fruit d’une induction directe la premiĂšre vĂ©ritĂ© qui se prĂ©sente intuitivement Ă  l’esprit lorsqu’il doute. – mais que suis-je, moi qui suis ? je suis essentiellement pensĂ©e, cette derniĂšre dĂ©signant tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immĂ©diatement pour nous mĂȘme. – ainsi l’activitĂ© de l’esprit et la conscience me caractĂ©risent la conscience est l’essence de la pensĂ©e. â–ș Dieu La seconde vĂ©ritĂ© dĂ©couverte par Descartes est d'ordre mĂ©taphysique, et concerne l’existence de Dieu. Il dĂ©montre cette existence de plusieurs maniĂšres. – La preuve spĂ©cifiquement cartĂ©sienne est la preuve par l’idĂ©e de parfait, en effet, parmi les idĂ©es qui sont en moi se trouve l’idĂ©e de Dieu, idĂ©e d’un ĂȘtre souverain, tout puissant, Ă©ternel, infini idĂ©e de perfection et d’infini. – Or, comment cette idĂ©e de parfait pourrait-elle procĂ©der d’un ĂȘtre imparfait ? en rĂ©alitĂ©, il me faut admettre l’existence d’un ĂȘtre contenant en soi autant de perfection que l’idĂ©e en reprĂ©sente, c'est-Ă -dire Dieu. – Ainsi, Dieu existe. Il faut entendre par Dieu, une substance souverainement parfaite, et dans laquelle, nous ne concevons rien qui enferme quelque dĂ©faut, ou limitation de perfection. – Cet ĂȘtre parfait ne saurait ĂȘtre que vĂ©race il me garantit, en effet, que les idĂ©es que je conçois comme claires et distinctes sont vraies. – La vĂ©racitĂ© divine » dĂ©coule de la nature mĂȘme de Dieu, qui ne saurait m’induire en erreur, puisqu’il est parfait. L’idĂ©e de Dieu fait partie des idĂ©es innĂ©es. â–ș Les idĂ©es innĂ©es Elles sont celles ne venant pas par l’entremise des sens et de l’expĂ©rience. Ce sont de vraies et immuables natures, constituant le trĂ©sor de mon esprit. Il existe trois sortes d’idĂ©es une idĂ©e dĂ©signant tout ce qui est en notre esprit lorsque nous concevons une chose – celles qui sont nĂ©es avec moi innĂ©es – celles qui viennent du dehors ce sont les idĂ©es sensibles, comme l’idĂ©e d’une chose extĂ©rieure, de la terre, du ciel
 – celles qui sont faites et inventĂ©es par moi ce sont les idĂ©es factices, comme l’idĂ©e de chimĂšre b Le dynamisme spirituel et la libertĂ© humaine En sa quĂȘte mĂ©taphysique, Descartes approfondit l’essence du dynamisme spirituel de l’homme il souligne la supĂ©rioritĂ© de l’entendement facultĂ© par laquelle nous apercevons les idĂ©es sur l’imagination puissance de reprĂ©senter les choses de maniĂšres sensibles. L’imagination n’est pas nĂ©cessaire Ă  l’essence de mon esprit et demande un effort particulier. Le travail de l’entendement lui, est beaucoup plus simple. – par exemple, imaginer un polygone Ă  mille cĂŽtĂ© est extrĂȘmement difficile, Ă  la diffĂ©rence de le concevoir. – j’ai besoin d’une particuliĂšre contention d’esprit pour imaginer, de laquelle je ne me sers point pour concevoir ». Cette explicitation du dynamisme spirituel de l’homme est insĂ©parable d’une mĂ©ditation sur la libertĂ©. Descartes considĂšre la libertĂ© d’indiffĂ©rence Ă©tat dans lequel la volontĂ© se trouve lorsqu’elle n’est point portĂ©e, par la connaissance de ce qui est vrai ou bien, Ă  suivre un parti plutĂŽt qu’un autre comme le plus bas degrĂ© de la libertĂ©. – la vraie libertĂ© exclue d’indiffĂ©rence. Elle se caractĂ©rise par l’absence de contrainte extĂ©rieure. – Elle dĂ©signe un choix Ă©clairĂ© par la connaissance du vrai. C’est cette libertĂ© humaine qui permet de comprendre le mĂ©canisme de l’erreur, laquelle naĂźt de la disproportion entre ma volontĂ©entendement nĂ©cessairement fini et limitĂ©. L’erreur se produit quand ma volontĂ© infinie acquiesce Ă  une idĂ©e confuse de mon entendement pouvoir d’affirmer ou de nier, sans aucune limite, lequel est fini. La science cartĂ©sienne Aux yeux de Descartes et de son Ă©poque, la philosophie englobe la science et l’étude de toute la nature. Dans une dĂ©finition cĂ©lĂšbre, Descartes affirme, en effet, que la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la mĂ©taphysique et donc le tronc est la physique. Les branches qui sortent du tronc reprĂ©sentent toutes les autres sciences. – La physique, la science de la nature est mĂ©caniste car tous les objets de la nature relĂšvent des lois de l’étendue et du mouvement. – La matiĂšre, quant Ă  elle, se ramĂšne aux yeux de Descartes, Ă  de l’étendue gĂ©omĂ©trique et non pas Ă  un ensemble de qualitĂ©s sensibles elle n’est pas dans son essence, chose dure, pesante, colorĂ©e
 – La matiĂšre dĂ©signe une substance Ă©tendue en longueur, largeur et profondeur. – C’est dĂ©sormais l’espace gĂ©omĂ©trique et mathĂ©matique qui apparaĂźt comme constitutif de la matiĂšre. – Le corps vivant, lui aussi, relĂšve d’une explication mĂ©caniste c’est une machine que nous devons comprendre selon un modĂšle mĂ©canique. – Quant Ă  l’animal, il n’est rien d’autre qu’un pur mĂ©canisme corporel, dĂ©pourvu de sensibilitĂ©, de pensĂ©e et de langage, un automate agencĂ© par Dieu. – C’est ici la thĂšse de l’animal-machine. Cette expression dĂ©signe l’animal et le corps animal, en tant qu’ils sont conçus comme des machines, de simples mĂ©canismes matĂ©riels, des automates produits par la nature. Morale et sagesse chez Descartes Si la philosophie englobe la science, elle dĂ©signe aussi l’étude de la sagesse. Elle reprĂ©sente, dans le contexte cartĂ©sien, une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir. Il est Ă  noter que, cet idĂ©al difficile Ă  atteindre et Ă  rĂ©aliser, insĂ©parable d’une tĂąche intellectuelle ardue, laisse le champ ouvert Ă  ce que Descartes appelle une morale par provision, plus aisĂ©e Ă  construire que la morale dĂ©finitive. – il s’agit d’un ensemble de rĂšgles de vie provisoires, destinĂ©es Ă  organiser l’existence, en attendant la morale reposant sur la raison. Une morale par provision dĂ©signe quelque chose d’immĂ©diatement utilisable. – cette morale est d’inspiration stoĂŻcienne il s’agit de changer ses dĂ©sirs plutĂŽt que l’ordre du monde, de tĂącher de se vaincre que la fortune Si Descartes n’a pas Ă©difiĂ© sa morale dĂ©finitive, il nous a nĂ©anmoins dans Les Passions de l’ñme donnĂ© des indications trĂšs importantes pour la comprĂ©hension des mĂ©canismes passionnels. – Cette comprĂ©hension peut conduire Ă  une pleine maĂźtrise des passions. – Qu’est donc une passion dans la terminologie cartĂ©sienne ? un phĂ©nomĂšne causĂ© dans l’ñme par l’action du corps et rĂ©sultant de cette action. – Les passions reprĂ©sentent pour Descartes, tous les phĂ©nomĂšnes affectifs l’amour, la haine, l’ambition, le dĂ©sir, les Ă©motions,
 – Descartes Ă©tudie aussi la physiologie des passions, reprĂ©sentations liĂ©es aux mouvements des esprits animaux, Ă©lĂ©ments subtils circulant dans tout l’organisme et assurant une fonction d’intermĂ©diaires entre l’ñme et le corps. Ainsi, par sa mĂ©thode, par son approche scientifique, par son mĂ©canisme, mais aussi par sa psychophysiologie des passions, Descartes a fondĂ© la modernitĂ© il est le hĂ©ros de la rĂ©flexion moderne. Oeuvres de Descartes – RĂšgles pour les directions de l’esprit, 1628 – Discours de la mĂ©thode, PrĂ©face Ă  la Dioptrique, aux MĂ©tĂ©ores, et Ă  la GĂ©omĂ©trie 1637 – MĂ©ditation sur la philosophie premiĂšre 1641 – Principes de la philosophie 1644 – Les Passions de l’ñme 1649 Pour aller plus loin sur Descartes Le cogito chez Descartes Je pense donc je suis La mĂ©taphysique de Descartes Citations de Descartes IdĂ©es InnĂ©es et Descartes Biographie de Descartes
LaRoue du Temps, Tome 4 - Un lever de ténÚbres Infos. Le roman La Roue du Temps, T4, dont le titre complet est La Roue du Temps, Tome 4 - Un lever de ténÚbres, est sorti le vendredi 23 novembre 2012 aux éditions Bragelonne sous le numéro ISBN suivant 2352946093.L'auteur est Robert Jordan.Ci-dessous, vous trouverez un court résumé du livre ainsi que sa 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID HDhxFl0t0aXzrKmVwwCek8qB-t6dQz4hJTgYKiJ_Jp_feOdtwoac9w== ITnn.
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